Le processus de modernisation de l'administration en Algérie a connu en 2015 une accélération sans précédent à travers une série de mesures visant l'amélioration du service public par l'allègement des procédures administratives, la décentralisation de l'établissement des documents biométriques et la généralisation de l'administration électronique. Ces mesures, qui entrent dans le cadre de la nouvelle stratégie du gouvernement, visent à « humaniser » l'administration en la rapprochant davantage du citoyen et en assurant des prestations du service public de qualité. Il s'agit de procéder à la simplification des procédures et des démarches administratives notamment celles liées au secteur de l'intérieur et des collectivités locales. A ce titre, des décisions ont été prises pour développer la e-administration à travers l'activation du registre électronique de l'état civil, la réduction des délais d'élaboration et de délivrance du passeport biométrique et le lancement de l'élaboration de la carte d'identité nationale biométrique, à compter de ce mois. Délivrés auparavant au niveau des daïras, les documents d'identité (carte nationale et passeport biométriques) sont dorénavant établis au niveau des communes, dans le cadre de la nouvelle stratégie du gouvernement. L'opération de décentralisation ayant déjà été mise en application dans plusieurs wilayas du pays. La décentralisation pour éradiquer la bureaucratie Pour les pouvoirs publics, cette décentralisation se concrétisera avec l'appui d'une politique « plus entreprenante » en matière de simplification et d'harmonisation des procédures, permettant ainsi un gain conséquent en temps dans l'établissement et la délivrance des documents administratifs. Le processus d'octroi du passeport biométrique « est aujourd'hui accéléré et bien huilé », permettant au titulaire du document de le retirer dans un délai de trois jours, selon le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Un site web a été lancé, à cet effet, par ce département permettant aux citoyens de remplir eux-mêmes le formulaire et de choisir le jour du dépôt de leur dossier, pour l'obtention ou le renouvellement d'un passeport. Les mesures de modernisation de l'administration concernent aussi les Algériens établis à l'étranger, qui ne sont plus obligés de se déplacer au consulat pour se faire délivrer ou renouveler leurs passeports. Ils peuvent, désormais, introduire leur demande de passeport via le site du ministère de l'Intérieur avec la possibilité de suivre l'état d'avancement de leur dossier, rectifier d'éventuelles fautes et être informés de la date du retrait du document sur le téléphone mobile via SMS. La future carte d'identité nationale biométrique contribuera, elle aussi, à la création de la e-administration. Cette carte à puce, contenant de multiples applications, servira à décliner rapidement l'identité de son détenteur, mais aussi à payer certains transports publics et à fournir une signature électronique ou des informations sur la santé de la personne. Il a été retenu, également, les projets de carte d'immatriculation et du permis de conduire biométriques, lesquels feront l'objet d'opérations-pilotes dans la wilaya d'Alger avant d'être généralisés aux autres wilayas. Le lancement du permis de conduire biométrique à points est prévu au début de l'année prochaine. Parmi les autres mesures décidées par les pouvoirs publics, figurent également le numéro d'identification national qui sera attribué à chaque citoyen algérien, ainsi que la généralisation de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication à travers le pays, censées contribuer à l'émergence d'une administration électronique en Algérie. Dernière mesure prise : le certificat de résidence n'est plus exigé aux mineurs dans les dossiers de demande du passeport, du permis de conduire et de la carte nationale d'identité. Objectif : arriver à... zéro papier en 2016 L'un des objectifs fixés par les pouvoirs publics est de parvenir en 2016 à « zéro papier » administratif, par le retrait auprès des institutions de la République au niveau local. Le citoyen pourra, depuis son domicile et grâce à l'internet, formaliser un dossier et se faire établir le document administratif qu'il souhaite. La e-administration va permettre à l'Etat d'économiser deux milliards de dinars annuellement, estime, de son côté, le ministère de l'Intérieur, pour qui l'administration électronique est un « prélude » à la mise en place de la gouvernance électronique algérienne, considérée comme l'objectif « suprême ». Pour le ministre du secteur, Noureddine Bedoui, « beaucoup reste à faire dans ce cadre », faisant observer que « l'option de parfaire et de consolider l'entière informatisation des systèmes d'information et de traitement des données et d'automatisation des prestations des services publics administratifs, n'est plus un choix, mais un besoin vital indispensable pour la bonne gouvernance au sein du secteur ». Le processus de modernisation de l'administration a été également marqué en 2015 par la création de 10 nouvelles wilayas déléguées dans le sud du pays, dans le cadre des efforts de l'Etat visant à rapprocher l'administration du citoyen et à améliorer la performance.