Le processus de modernisation de l'administration en Algérie a connu en 2015 une accélération sans précédent à travers une série de mesures visant l'amélioration du service public par l'allègement des procédures administratives, la décentralisation de l'établissement des documents biométriques et la généralisation de l'administration électronique. Ces mesures, qui entrent dans le cadre de la nouvelle stratégie du gouvernement, visent à "humaniser" l'administration en la rapprochant davantage du citoyen et en assurant des prestations de service public de qualité. Il s'agit de procéder à la simplification des procédures et des démarches administratives notamment celles liées au secteur de l'Intérieur et des Collectivités locales. A ce titre, des décisions ont été prises pour développer la e-administration à travers l'activation du registre électronique de l'état civil, la réduction des délais d'élaboration et de délivrance du passeport biométrique et le lancement de l'élaboration de la carte d'identité nationale biométrique, à compter de janvier prochain. Délivrés auparavant au niveau des daïras, les documents d'identité (carte nationale et passeport biométrique) sont dorénavant établis au niveau des communes, dans le cadre de la nouvelle stratégie du gouvernement. L'opération de décentralisation ayant déjà été mise en application dans plusieurs wilayas du pays. La décentralisation pour éradiquer la bureaucratie Cette décentralisation a pour but d'éradiquer notamment les phénomènes de la bureaucratie et la corruption, selon la nouvelle stratégie, qui met en avant l'impératif de lutter, sans relâche, contre ces fléaux et ce à travers le processus de modernisation enclenché. Pour les pouvoirs publics, cela se concrétisera avec l'appui d'une politique "plus entreprenante" en matière de simplification et d'harmonisation des procédures, permettant ainsi un gain conséquent en temps dans l'établissement et la délivrance des documents administratifs. Le processus d'octroi du passeport biométrique "est aujourd'hui accéléré et bien huilé", permettant au titulaire du document de le retirer dans un délai de trois jours, selon le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Un site web a été lancé, à cet effet, par ce département permettant aux citoyens de remplir eux-mêmes le formulaire et de choisir le jour du dépôt de leur dossier, pour l'obtention ou le renouvellement d'un passeport. Les mesures de modernisation de l'administration concernent aussi les Algériens établis à l'étranger, qui ne sont plus obligés de se déplacer au consulat pour se faire délivrer ou renouveler leurs passeports. Ils peuvent, désormais, introduire leur demande de passeport via le site du ministère de l'Intérieur avec la possibilité de suivre l'état d'avancement de leur dossier, rectifier d'éventuelles fautes et être informés de la date du retrait du document sur le téléphone mobile via SMS. La future carte d'identité nationale biométrique contribuera, elle aussi, à la création de la e-administration. Cette carte à puce, contenant de multiples applications, servira à décliner rapidement l'identité de son détenteur, mais aussi à payer certains transports publics et à fournir une signature électronique ou des informations sur la santé de la personne. Il a été retenu, également, les projets de carte d'immatriculation et du permis de conduire biométriques, lesquels feront l'objet d'opérations pilotes dans la wilaya d'Alger avant d'être généralisés aux autres wilayas. Le lancement du permis de conduire biométrique à points est prévu au début de l'année prochaine. D'importantes avancées ont, par ailleurs, été enregistrées dans le domaine de la numérisation des documents de l'état civil: Plus de 93 millions de documents d'état civil ont été ainsi numérisés, relève le ministère de l'Intérieur. Parmi les autres mesures décidées par les pouvoirs publics, figurent également le numéro d'identification national qui sera attribué à chaque citoyen algérien, ainsi que la généralisation de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication à travers le pays, sensées contribuer à l'émergence d'une administration électronique en Algérie. Le secteur de la Justice s'est engagé, pour sa part, dans un vaste processus de modernisation par une exploitation optimale des TIC. Ce processus a pour objectifs de simplifier les procédures pour une justice encore plus proche du citoyen et permettre la dématérialisation des actes et procédures judiciaires. Le département de la Justice a mis ainsi en place un nouveau procédé qui permet à la communauté algérienne à l'étranger ou aux étrangers ayant résidé en Algérie, de retirer l'extrait de casier judiciaire (bulletin n°3) et le certificat de nationalité, signés électroniquement, à partir des représentations diplomatiques ou consulaires. Objectif: arriver à ... zéro papier en 2016 L'un des objectifs fixés par les pouvoirs publics est de parvenir en 2016 à "zéro papier" administratif, par le retrait auprès des institutions de la République au niveau local. Le citoyen pourra, depuis son domicile et grâce à l'internet, formaliser un dossier et se faire établir le document administratif qu'il souhaite. L'e-administration va permettre à l'Etat d'économiser deux (02) milliards de DA annuellement, estime, de son côté, le ministère de l'Intérieur, pour qui l'administration électronique est un "prélude" à la mise en place de la gouvernance électronique algérienne, considérée comme l'objectif "suprême". Pour le ministre du secteur, Nouredine Bedoui, "beaucoup reste à faire dans ce cadre", faisant observer que "l'option de parfaire et de consolider l'entière informatisation des systèmes d'information et de traitement des données et d'automatisation des prestations des services publics administratifs, n'est plus un choix, mais un besoin vital indispensable pour la bonne gouvernance au sein du secteur ". Le processus de modernisation de l'administration a été également marqué en 2015 par la création de 10 nouvelles wilayas déléguées dans le sud du pays, dans le cadre des efforts de l'Etat visant à rapprocher l'administration du citoyen et à améliorer la performance. La nouvelle réorganisation administrative, décidée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, concerne également la région des Hauts Plateaux en 2016 et celle du nord en 2017.