Le regretté Mourad Bloud, qui fut chef de bureau du journal La République de Tlemcen, a été évoqué par notre confère Bekkaï Allal lors d'une conférence. Selon le conférencier, le défunt, après un bac philosophie, a d'abord été instituteur puis professeur de lettres françaises, avant de se lancer dans le théâtre et le journalisme après des études à l'Ecole de journalisme de Paris (France). « Après avoir été enseignant, il change carrément de cap, en optant pour le métier de toutes les vicissitudes, devenant ainsi correspondant du journal El Djamhouria, collaborateur à l'APS, chef du bureau régional du même quotidien à Tlemcen », a rappelé Bekkaï Allal. Le défunt, a-t-il ajouté, a servi La République de 1970 à 1976, année à partir de laquelle il est édité en arabe, jusqu'à sa mort en 1988, soit 18 ans au service de ce quotidien historique. De 1970 jusqu'à son décès des suites d'un cancer, Mourad Bloud est fidèle à son journal El Djoumhouria. « Le regretté fut un journaliste modèle au service du développement local. Ses écrits portaient sur cet axe cardinal, seul garant d'une vie décente pour les citoyens, la justice sociale. Parallèlement, en militant infatigable de l'action culturelle, il défendra bec et ongles, dans ses brûlots, le droit à la généralisation de l'enseignement, l'implantation de centres culturels dans toutes les communes, la lutte contre l'analphabétisme. En fervent défenseur de la justice sociale, il a mené un véritable combat contre l'illettrisme, la toxicomanie et l'alcoolisme », a déclaré Bekkaï Allal. Le journaliste avait, à bord de sa Zastava jaune, inlassablement sillonné la région en quête d'informations. « Au-delà de la motivation, il considérait son métier comme un sacerdoce. De son modeste bureau à Bab El Djiad (ancien bar mitoyen à la boulangerie Ambiance), il balançait par téléphone ses précieux papiers à la chef de rubrique. Un exercice, c'est-à-dire la dictée, qu'il faisait à ses élèves quand il était enseignant », fera observer le conférencier. Tout le parcours du défunt a été retracé par Bekkaï Allal, qui fera savoir qu'en 1990, il a procédé à la création de l'association des journalistes et correspondants de Tlemcen Mourad Bloud, aujourd'hui, malheureusement, mise en veilleuse. L'orateur fera savoir que parallèlement à son amour pour le journalisme, Mourad Bloud avait une autre passion, le quatrième art en l'occurrence. Il traitait dans ses pièces des fléaux sociaux et de la perte des valeurs. D'ailleurs, il écrira sa trilogie « Qui en est la cause ? », « La bouteille ? », « La vigne ? », qui sera adaptée au théâtre. Les représentations se déroulaient à la synagogue désaffectée dite « Ch'nougha » de Derb Lihoud, la maison de la culture n'ayant pas été encore érigée. Dans son dernier article, « Lirons-nous demain ? », écrit quelques semaines avant son décès, il traitera du rôle du livre, irremplaçable, avec l'avènement des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Un hommage lui a été rendu par l'APW lors de la Journée nationale de la presse en 2015. « La culture de Mourad Bloud, son intelligence, son travail durant plus de 18 ans au service du théâtre et de la presse resteront à jamais gravés sur les murs de la ville de Tlemcen et dans la mémoire de tous ceux qui l'ont connu et qui voudraient voir son nom gravé en lettres d'or sur un site, un boulevard ou une institution », conclut le conférencier.