Tout a commencé lorsque des explosions (6 selon un représentant onusien, Jeremy Douglas) se sont fait entendre au cœur de la capitale à proximité d'un café Starbucks, non loin d'immeubles abritant plusieurs agences de l'Organisation des Nations unies (ONU) et des ambassades. A deux pas du café, une première déflagration a retenti sur un parking, suivie d'une deuxième visant un poste de police de la circulation. Equipés d'armes automatiques et de grenades, les 14 assaillants ont échangé, plus d'une heure, des coups de feu avec la police autour d'un centre commercial. Ils ont fait sauter des explosifs au moment où les forces spéciales ont investi le Starbucks. Il semblerait, comme ce fut le cas lors des attentats de Paris, que le groupe de terroriste projetait de faire le plus grand de victimes, en tirant sur la masse de curieux alertés par la première explosion. Le groupe terroriste Daech est-il passé à l'action ? La situation est totalement maîtrisée. Mais le scénario est sérieusement appréhendé par les autorités indonésiennes. D'emblée, le président Joko Widodo a évoqué la piste terroriste. Une porte-parole de la police a relevé également les menaces de Daech, assurant que « l'Indonésie sera bientôt sous le feu des projecteurs ». En état d'alerte, après avoir avorté une attaque d'envergure projetée contre des responsables et des étrangers, l'Indonésie, en « guerre contre le terrorisme » décrétée depuis les attentats de Bali en 2002 (202 morts), a mobilisé 150.000 policiers et soldats, déployés essentiellement pour sécuriser les fêtes de fin d'année, pour surveiller les églises, les aéroports et autres lieux publics. Car, selon le porte-parole de la police, Antony Charliyan, les terroristes envisageaient de tout faire sauter en s'attaquant à la prestigieuse île de Java et la grande île adjacente de Sumatra, aux hommes de la Densus 88 (police antiterroriste), aux « impies », aux mosquées de la minorité chiite et aux églises. Pour parer à la menace chaotique, plus de 9.000 policiers avaient également été envoyés à Bali. La traque se durcit. En décembre, la police avait arrêté cinq personnes soupçonnées d'appartenir à un réseau proche de l'organisation terroriste Daech et quatre autres en rapport avec le groupe extrémiste Jemaah Islamiyah, responsable d'attentats de grande ampleur en Indonésie. Du matériel servant à la fabrication d'explosifs a été saisi par les éléments du Densus 88. Le rêve d'un « califat indonésien », poursuivi par Daech en alliance avec Jemaah Islamiyah prêtant allégeance en 2014, est au cœur du retour à la terreur à Djakarta d'autant plus inquiète que, selon le cabinet de consultants Soufan Group spécialisé dans le renseignement, entre 500 et 700 Indonésiens, qui ont rejoint les rangs de Daech, sont retournés dans l'archipel. La police indonésienne était en alerte maximale, vendredi, au lendemain des attentats meurtriers, et plusieurs assaillants abattus ont été identifiés par les enquêteurs soupçonnant un groupuscule lié à l'organisation terroriste Daech qui a revendiqué ces attaques. Quatre assaillants, impliqués dans les attentats-suicides et attaques armées dans le centre de la capitale ont été identifiés, et une perquisition dans la maison de l'un de ces hommes a permis d'établir des liens avec Daech, avec la découverte notamment d'un drapeau de l'organisation djihadiste, a indiqué un porte-parole de la police nationale, Anton Charliyan