L'article 41 du projet de révision de la Constitution stipule que « la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et sur les réseaux d'information est garantie. Elle n'est restreinte par aucune forme de censure préalable. Cette liberté ne peut être utilisée pour attenter à la dignité, aux libertés et aux droits d'autrui. Le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté ». Des journalistes ont livré leurs avis concernant cette décision qui a été bien accueillie par l'ensemble de la corporation. « La constitutionnalisation de ce principe conforte la liberté de la presse. Le journaliste, grâce à ce type de protection, n'aura que sa conscience professionnelle et l'éthique comme références dans l'exercice de sa profession. L'article en question lève la contrainte de la censure et de l'autocensure qui pèse sur les professionnels de la presse. Cela est de bon augure pour le journalisme d'investigation à condition que les éditeurs jouent le jeu. Car souvent des intérêts commerciaux interfèrent pour limiter la portée de ce type de marge de manœuvre. Que le projet de révision constitutionnelle énonce un tel principe est une avancée pour la corporation. A charge pour les journalistes d'en faire bon usage pour ne pas attenter à la vie privée d'autrui et de ne pas s'imposer d'autres limites que celles qu'impose la déontologie. La dépénalisation du délit de presse a aussi un côté pédagogique en ce sens qu'elle responsabilise davantage les journalistes. Une responsabilité morale qui amène à distinguer entre l'information et l'intox, entre la critique et la diffamation », a indiqué un journaliste d'un quotidien national. Pour Ahmed Merabet, directeur de rédaction du quotidien El Massa, la constitutionnalisation de la dépénalisation du délit de presse « est avant tout une garantie pour les journalistes dans l'exercice de leur fonction, car ce document est pérenne et ne change pas à chaque fois comme les lois. La dépénalisation du délit de presse est une couverture pour le journaliste, mais cela ne veut pas dire qu'il n'a pas de limites, la liberté d'expression est synonyme de professionnalisme et d'éthique, loin de toute injure ou diffamation. Le journaliste est libre de s'exprimer de manière objective à condition que toutes les conditions de travail soient réunies, tout en tenant compte de l'intérêt suprême de l'Etat. Il faut savoir que la liberté d'expression est relative, y compris dans les pays démocratiques ». Pour Zouhir Zeid, journaliste au Courrier d'Algérie, « la constitutionnalisation de ce principe est une décision favorable, elle permet au journaliste d'exercer sa profession en toute liberté tout en respectant l'éthique et la déontologie. Autrement dit, le journaliste peut travailler sans contraintes de quelque nature que ce soit, sans risque d'être emprisonné comme auparavant ».