La défense de l'ex-PDG du CPA, Hachemi Meghaoui, et de son fils, Yazid, a demandé, de ne pas prendre en considération les procès-verbaux de la police judiciaire et de se référer seulement aux auditions des accusés lors du procès. Me Mourad Zeggar a mis l'accent, hier, sur les vices de procédure. « Mon client a été présenté devant le juge d'instruction le 12 janvier à 19h et a été auditionné vers 3h du matin. Alors qu'il devait bénéficier de la liberté, il a été écroué », a-t-il précisé, citant une correspondance de la police judiciaire du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) transmise au juge d'instruction chargé de l'enquête pour le gel des comptes des Meghaoui. Une mesure que la défense a qualifiée d'illégale mais qui a été exécutée. L'avocat a demandé le respect de la procédure judiciaire, avant de demander au représentant du ministère public qui a requis 8 ans de prison ferme contre l'ex- PDG du CPA, de « présenter des preuves matérielles » Il a tenté de battre en brèche le chef d'inculpation de « constitution d'association de malfaiteurs », précisant que les accusés ne se connaissaient pas et certains d'entre eux se sont rencontrés pour la première fois en prison. Revenant sur les accusations de corruption et de trafic d'influence retenues contre ses deux clients, il a signalé que les marchés conclus par Sonatrach et la société allemande Contel-Funkwerk ont été réalisés en 2005 alors que Hachemi Meghaoui avait rejoint le groupe allemand en mai 2007 comme conseiller. Dans sa plaidoirie de près de deux heures, l'avocat a évoqué le parcours de son client qui a travaillé durant 30 ans dans des entreprises publiques, occupé le poste de PDG du CPA pendant 8 ans et formé de hauts cadres de l'Etat. « On ne peut pas lui reprocher d'avoir perçu un salaire de 10.000 euros par mois en tant que conseiller du groupe allemand. Un employé dans ce même groupe touchait 1.000 euros par jour », note-t-il. Me Mokrane Aït-Larbi, qui assure la défense de l'ex-PDG du CPA et de son fils, a, dans sa plaidoirie, fait l'éloge de ce cadre à la retraite. « Il mérite d'être récompensé pour les services rendus à l'économie nationale au lieu de se retrouver en prison avec son fils, un jeune de 28 ans mais qui a prouvé sa compétence et ses capacités en matière de transport des hydrocarbures », dira l'avocat. Me Aït-Larbi a tenté de relever les failles judiciaires, en s'adressant au procureur général. « Quand on parle de corruption, on doit préciser la nature et les parties impliquées, de même pour le blanchiment d'argent », a-t-il souligné, avant de demander au parquet de justifier ses accusations par des preuves matérielles.