M. Ban Ki-moon, qui s'adressait au Conseil de sécurité lors d'un débat sur le Proche-Orient, s'est dit « profondément inquiet » des nouveaux projets israéliens de construction de logements en Cisjordanie. « Ces initiatives provocatrices ne peuvent que (...) faire monter encore la tension et nuire à toute perspective de règlement politique », a-t-il estimé. « Pour faire des progrès vers la paix, il faut un gel de l'entreprise de colonisation » menée par Israël, a-t-il affirmé. La poursuite des implantations « est un affront fait à la population palestinienne et à la communauté internationale (...) et soulève des questions fondamentales sur l'engagement d'Israël envers une solution à deux Etats », Israël et la Palestine. Pour M. Ban, « les parties doivent agir, et agir immédiatement, pour éviter que la solution à deux Etats ne disparaisse pour toujours ». « La frustration des Palestiniens s'accroît sous le poids d'un demi-siècle d'occupation et de paralysie du processus de paix », a-t-il fait valoir. « Comme les peuples opprimés l'ont démontré tout au long des siècles, il est dans la nature humaine de réagir à l'occupation, qui sert souvent d'incubateur puissant pour la haine et l'extrémisme ». M. Ban a, par ailleurs, exhorté les Palestiniens à la réconciliation et les pays donateurs à financer plus généreusement la reconstruction de la bande de Ghaza, dont la situation humanitaire est « dangereuse » pour la sécurité régionale. Il a aussi réitéré sa condamnation des attaques menées depuis début octobre par des Palestiniens contre des civils israéliens — qui ont fait 159 morts palestiniens et 25 israéliens — et des tirs de roquettes sur Israël depuis Ghaza. M. Ban s'est attiré une vive réplique du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui l'a accusé « d'encourager le terrorisme ». Mais, le secrétaire général de l'ONU n'est pas le seul à dénoncer la politique d'occupation israélienne. La saisie de terres, et plus largement la colonisation, qui s'est poursuivie sans relâche sous les gouvernements israéliens de droite comme de gauche, sont dénoncées par les Palestiniens et la communauté internationale comme rognant un futur Etat palestinien et compliquant toujours davantage la paix. L'organisation israélienne opposée à la colonisation, « La paix maintenant », a, pour sa part, souvent dénoncé des plans israéliens dans ce domaine. Elle a récemment indiqué que le ministère israélien de la Défense vient d'approuver des plans pour la construction de 153 nouveaux logements dans des colonies de Cisjordanie occupée. C'est la première fois en environ un an et demi que le gouvernement approuve des plans importants pour de nouvelles constructions en Cisjordanie, selon l'ONG. Le gouvernement d'occupation est aussi en passe d'annexer 150 hectares de terres agricoles dans la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée. Cette intensification de la colonisation a été dénoncée, mardi dernier, par l'Union européenne, qui s'est déclarée « fermement opposée à la politique israélienne de colonisation ». « Les implantations sont illégales au regard du droit international, elles constituent un obstacle à la paix et menacent de rendre impossible une solution à deux Etats », a expliqué une porte-parole de l'UE.