Les dernières déclarations du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, sur la nécessité de la reconnaissance par les Palestiniens de l'Etat d'Israël comme Etat juif pour sceller tout accord de paix avec eux et la multiplication des appels d'offres pour la construction de nouveaux logements israéliens en Cisjordanie montrent à quel point Tel-Aviv se fiche de la réussite ou non du processus de paix palestino-israélien. Ghaza De notre correspondant Et il apparaît de plus en plus que les Israéliens poussent la provocation à l'extrême afin d'amener leurs interlocuteurs à quitter, une nouvelle fois, le processus de paix et, bien entendu, leur faire porter la responsabilité d'un nouvel échec des discussions devant la communauté internationale. Au gouvernement israélien, moins de trois mois après la relance des négociations, des voix s'élèvent très haut (comme d'habitude d'ailleurs) pour dire que jamais il n'y aura d'Etat palestinien indépendant aux côtés de l'Etat hébreu. Benny Benet, ministre des Colonies israéliennes, a ainsi menacé de quitter la coalition gouvernementale au cas où Israël ferait des concessions aux Palestiniens. Danny Dannon, le vice-ministre israélien de la Guerre, issu du Likoud le plus grand parti de droite, a déclaré, de son côté, qu'il n'y aura jamais d'Etat palestinien indépendant et que son parti, auquel appartient aussi Netanyahu, ne signera jamais un accord qui garantira la construction d'un Etat palestinien indépendant.Les intentions israéliennes sont donc bien claires. Israël ne va aux négociations que pour masquer les mesures prises sur le terrain et qui visent à empêcher réellement toute possibilité d'établissement d'un Etat palestinien indépendant pourvu d'une continuité territoriale. Augmentation des colonies L'ouverture de chantiers dans les implantations israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ont grimpé de 70% durant le premier semestre de cette année par rapport à la même période de 2012, a indiqué, jeudi, La Paix maintenant, un organisme israélien qui milite pour la paix entre les Israéliens et les Palestiniens. Comme si le gouvernement israélien effectuait une course contre la montre, la cadence de construction dans les colonies n'a jamais été aussi rapide. Y a-t-il plus grande provocation que celle-ci ? Jeudi, juste après la publication de ce rapport alarmant qui prouve que le gouvernement israélien ne veut pas de la paix dans la région, Saeb Erekat, le négociateur palestinien en chef, a déclaré : «Israël détruit le processus de paix en poursuivant la colonisation.» Le responsable palestinien a accusé en outre les Israéliens de se concentrer plus sur la colonisation que sur le processus de paix et il leur fait porter la responsabilité de cette situation et de tout ce qui pourrait en découler. A l'exigence israélienne de garder des troupes dans la vallée du Jourdain, à la frontière avec la Jordanie, Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne a été clair : «Nous n'accepterons aucune présence militaire israélienne (…) sur le sol de l'Etat palestinien en particulier dans la vallée du Jourdain.» Devant les intentions belliqueuses israéliennes, l'opinion dans les territoires palestiniens occupés pense que «les Palestiniens doivent commencer, et très rapidement, à penser à des solutions autres que celles fondées sur la négociation». La division entre les deux ailes du pays – la bande de Ghaza et la Cisjordanie – complique néanmoins les choses. «Quoi qu'il en soit, ils se doivent de tout faire pour sauver la cause palestinienne», soutient-on.