Au deuxième jour de sa visite en France, le ministre s'est recueilli au pont Saint-Michel, où une plaque commémorative a été apposée sur le mur du quai à partir duquel des centaines d'Algériens ont été jetés dans la Seine. Il était accompagné du secrétaire d'Etat français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini. La police française, dirigée à l'époque par le préfet Maurice Papon, avait tué et jeté à la Seine des dizaines d'Algériens qui manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu imposé aux seuls Algériens. Auparavant, Tayeb Zitouni a déposé une gerbe de fleurs au pied de la tombe du Soldat inconnu de la Première Guerre mondiale à l'Arc de Triomphe (Paris). Dans la matinée, le ministre s'est rendu à Verdun, commune française située en Lorraine, théâtre de la bataille de Verdun, lors de la Première Guerre mondiale (1914-1918), où il s'est recueilli devant les 592 stèles des soldats algériens enrôlés dans l'armée coloniale et morts pour la France. Environ 20.000 Algériens avaient pris part à cette bataille qui avait duré 300 jours. Des milliers d'entre eux avaient péri et ceux identifiés (592) avaient été enterrés à Verdun. Todeschini, qui a accompagné le ministre à Verdun, a rappelé que « beaucoup de soldats venus d'Algérie sont morts lors de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale pour notre liberté, la liberté de la France, la liberté de l'Europe aujourd'hui ». En visite de travail de trois jours qui prendra fin aujourd'hui par un entretien avec le président de l'Assemblée française, Claude Bartolone, le ministre des Moudjahidine a eu des rencontres mardi avec le secrétaire d'Etat français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire et le président du Sénat, Gérard Larcher. Il aura également, aujourd'hui, des pourparlers avec le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Le ministre des Moudjahidine a affirmé, mardi dernier, qu'il est « grand temps pour nous de traiter tous les dossiers liés à la question de la mémoire commune et les prendre sérieusement en charge en toute responsabilité », à l'issue de son entretien avec le secrétaire d'Etat français, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, révélant qu'il a pu constater « une réaction positive » de la partie française. Il a ajouté qu'aujourd'hui, une « forte volonté » existait des deux pays pour régler toutes questions restées en suspens, soutenant que la France et l'Algérie doivent se baser sur la question de la mémoire, par le biais d'une « lecture responsable », pour « construire l'avenir des générations actuelles et futures et au profit des deux peuples et des deux pays ». « Ma visite s'inscrit dans le cadre de l'instauration de la confiance entre les deux pays. Les relations algéro-françaises connaissent un développement visible et sensible dans les domaines politique, économique, industriel, commercial et culturel. Il ne restait cependant que la question de la mémoire qui pourrait nuire à l'image des solides relations entre les deux pays », a-t-il précisé.