Selon Jean de Crescenzo, il nous apprend que, comme toutes les villes du pays durant la colonisation, Tizi Ouzou disposait de sa propre presse. Des journaux parfois de circonstance dont la durée de vie dépendait de la vie politique de l'époque. C'étaient plus des hebdomadaires, même lorsque l'on sait que le premier quotidien de l'histoire avait déjà acquis une place dans les étals anglais le 11 mars 1702 avec la naissance du « Daily Courant » et ce n'est que qu'en 1777 que la France Métropolitaine avait son premier quotidien « Le Journal de Paris ». Alors qu'en Algérie le premier titre à voir le jour en Algérie a été « L'estafette » dont le premier numéro avait été publié le 29 juin 1830 à Alger par Jean-Toussaint Merle. Ainsi, selon le même auteur, le premier journal à voir le jour a été le Sémaphore d'Algérie (1873-1878), un bi-hebdomadaire édité par l'imprimerie Deyme à Tizi Ouzou. S'en sont suivis le Messager de Kabylie (1883) et le « Courrier Kabylie » (1884), un bi-hebdomadaire politique. Deux années plus tard naîtra « Le Djurdjura », un hebdomadaire qui paraîtra trois années (1885-1888). Au cours de la même période (1887-1889), le lecteur avait droit à un album-journal, un tri-mensuel littéraire et artistique « La Kabylie pittoresque ». « Le petit Kabyle et son supplément sportif » ont aussi animé la scène médiatique locale à partir de 1886. D'ailleurs, c'est le seul titre qui a connu une certaine longévité, car il ne disparaîtra que 34 ans plus tard, avec la Seconde Guerre mondiale. Au cours de la dernière décennie des années 1800, les étals des librairies de l'époque exhibaient aussi « Le réveil de la Kabylie » (1892-1894), un hebdomadaire politique et littéraire mais aussi d'intérêt général de la région de Tizi Ouzou. Ce dernier donnera naissance aussi au « Réveil de Tigzirt » (1895). Le dernier titre à voir le jour au cours de cette fin du XVIIIe siècle fut « Le Montagnard de Kabylie » (1897-1900), un hebdomadaire politique, littéraire, artistique, satirique et financier avec l'avènement des premières cotations en bourse en Algérie. Enfin, les deux derniers titres à être édités et à paraître à Tizi Ouzou ont été les hebdomadaires « Le guignol tiziouzouéen » en 1908 et « L'Echo de Kabylie » en 1914.