Après quelques jours d'atermoiements, la délégation de l'opposition syrienne devait arriver, hier soir, à Genève. « Elle doit participer aux discussions organisées par l'ONU pour tenter de trouver une solution à la crise dans ce pays », a déclaré le porte-parole du Haut-Comité pour les négociations (HCN), principal groupe de l'opposition. Monzer Makhous a ajouté que la délégation comprenait une quinzaine de membres. Après en avoir délibéré pendant quatre jours à Ryad, le Haut-Comité pour les négociations, qui groupe les principaux représentants de l'opposition et des groupes armés, a fait savoir vendredi dernier qu'il avait décidé de participer aux pourparlers indirects. Formé en décembre 2015 à Ryad, le HCN refusait de participer aux discussions en Suisse tant que les bombardements de civils et le siège de localités syriennes se poursuivaient. Mais il a obtenu des garanties sur ces points « de la part des Nations unies et d'autres acteurs », a déclaré Farah Atassi, une opposante proche du HCN. Le chef de la délégation du HCN a assuré avoir reçu aussi « des garanties notamment des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite ». Dossier complexe Les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et la France ont salué la décision du HCN de participer aux discussions. L'ONU avait résolu d'ouvrir les discussions vendredi malgré l'absence du HCN, et M. de Mistura, l'émissaire de l'ONU, a rencontré la délégation de Damas, menée par l'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar al-Jaafari, comptant elle aussi une quinzaine de personnes. Cette rencontre, qualifiée par l'envoyé des Nations unies de « réunion préparatoire », a marqué le coup d'envoi symbolique d'un dialogue intersyrien prévu pour durer six mois. Selon la feuille de route, fixée dans une résolution de l'ONU en décembre, les Syriens doivent se mettre d'accord sur un organe de transition chargé d'organiser des élections à l'horizon mi-2017. L'ONU mise sur des discussions indirectes, les parties étant dans des salles séparées, des émissaires faisant la navette entre les deux. Les espoirs de succès sont ténus, compte-tenu de l'extrême complexité du dossier. Le sort du président Assad est la question la plus épineuse : l'opposition veut qu'il quitte le pouvoir dès la formation de l'autorité de transition, ce que refusent le régime, la Russie et l'Iran. Les puissances occidentales, qui ont longtemps réclamé le départ du président syrien, ont infléchi leur discours face à la percée de Daech perçu comme la menace principale.