Le barrage de la Grande renaissance éthiopienne (GERD) est à l'ordre du jour d'un nouveau round de négociations qui réunit, depuis hier à Khartoum, les pays concernés : le Soudan, l'Egypte et l'Ethiopie. Les trois parties tenteront de parvenir à la signature de contrats avec deux compagnies françaises chargées d'études sur l'impact hydrique du GERD sur les pays du Nil. Vital pour l'Egypte, cet ouvrage, qui couvre une région de 1.800 kilomètres carrés, devrait être finalisé dans trois ans pour un coût de 4,7 milliards de dollars. Sa construction en cours par Addis Abeba a suscité, le mois dernier lors d'une nouvelle session de négociations, de vives réactions de l'Egypte. Le Caire semble acculé par la politique du fait accompli adoptée par l'Ethiopie, déterminée à poursuivre les travaux de construction. Les appréhensions du Caire s'expliquent par le fait que 85% de son eau proviennent du Nil Bleu venant d'Ethiopie. Elle craint le détournement des eaux, ce qui affecterait sa part des eaux du Nil, qui s'élève à 55,5 milliards de mètres cubes. Pour sa part, l'Ethiopie a déclaré que le barrage affecterait très probablement ses ressources hydriques, notamment dans le secteur de l'électricité. Lors des réunions des experts, le chef de la délégation soudanaise, Saif Edinne Hamad, a souligné que la compagnie française BRL mènera 70% des études alors qu'Artelia en assurera 30%. En septembre 2014, les comités d'experts locaux venus du Soudan, d'Egypte et d'Ethiopie ont recommandé de mener deux études sur le GERD.