Les ministres des Affaires étrangères du Soudan, d'Egypte et d'Ethiopie ont annoncé vendredi être parvenus à un accord de principe sur le partage des eaux du Nil et le projet de construction du barrage éthiopien Grand Renaissance. "Un accord complet a été conclu entre nos trois pays sur les principes de l'utilisation du bassin de l'est du Nil et le projet de barrage éthiopien Grand Renaissance", a déclaré à la presse le chef de la diplomatie soudanaise Ali Karti. Les détails de cet accord seront soumis aux chefs d'état de ces trois pays pour approbation, a ajouté M. Karti. Les pourparlers, qui avaient débuté mardi à Khartoum, portaient sur le partage des eaux du Nil entre les trois pays et sur la résolution du différend sur la construction d'un barrage hydroélectrique par Addis-Abeba. L'Egypte craint que la construction du barrage éthiopien Grand Renaissance ne diminue sa part de l'eau du fleuve. Au cours de plusieurs séances de pourparlers, l'Ethiopie avait affirmé que le projet de barrage n'aurait pas d'incidence sur l'écoulement des eaux en aval vers le Soudan et l'Egypte. Les trois ministres ont qualifié l'accord de nouvelle phase dans les relations entre les trois pays. M. Karti n'a cependant pas donné de détails sur l'accord obtenu. Le Nil bleu rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l'Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée. L'Ethiopie a commencé à détourner les eaux du Nil bleu en mai 2013 pour construire le barrage de 6000 mégawatts qui sera le plus grand d'Afrique lorsqu'il sera terminé en 2017. Selon des responsables éthiopiens, le projet de construction du barrage de 1780 m de long et de 145 m de haut devrait coûter 4,2 milliards de dollars (3,2 milliards d'euros). L'Egypte estime que ses "droits historiques" sur le Nil sont garantis par les traités de 1929 et de 1959 qui lui ont attribué le droit d'utiliser 87% de l'eau du fleuve. R. I./Agences