Les ministres des Affaires étrangères du Soudan, de l'Egypte et de l'Ethiopie sont parvenus à un accord de principe sur le partage des eaux du Nil et le projet de construction du barrage éthiopien « Grand Renaissance ». Face à la presse, le chef de la diplomatie soudanaise, Ali Karti, en a fait l'annonce solennelle. « Un accord complet a été conclu entre nos trois pays sur les principes de l'utilisation du bassin de l'est du Nil et le projet de barrage éthiopien Grand Renaissance », a-t-il déclaré. Une période d'incertitude est ainsi dépassée au profit d'un apaisement initié par les pourparlers, lancés mardi dernier à Khartoum, sanctionnant le partage des eaux du Nil entre les trois pays et favorisant le règlement du différend sur la construction d'un barrage hydroélectrique par Addis-Abeba. L'Egypte, qui revendique les « droits historiques » garantis par les traités de 1929 et 1959 lui attribuant 87% de l'eau du fleuve, craint que la construction du barrage éthiopien « Grand Renaissance » ne diminue sa part prescrite. Au cours de plusieurs séances de dures négociations, l'Ethiopie avait affirmé a contrario qu'aucun incident n'est à relever de l'écoulement des eaux en aval vers le Soudan et l'Egypte. Selon des responsables éthiopiens, le projet de construction du barrage de 1.780 m de long et de 145 m de haut devrait coûter 4,2 milliards de dollars. Les détails de cet accord seront soumis aux chefs d'Etat des trois pays pour approbation, a précisé le chef de la diplomatie soudanaise. Les trois ministres ont qualifié l'accord de nouvelle phase dans les relations entre les trois pays. Le Nil bleu rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l'Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée. L'Ethiopie a commencé à dévier les eaux du Nil bleu en mai 2013 pour construire le barrage de 6.000 mégawatts, le plus grand d'Afrique, qui sera livré en 2017.