Le RCK et le MCA mais aussi le football national sont en deuil. L'enfant terrible du football algérien Djilali Aït-Chegou s'est éteint vendredi dernier en soirée parmi ses siens à Kouba. Et qui dit football algérien (histoire) ne peut occulter le nom d'Aït-Chegou, particulièrement dans la charmante ville de Kouba et de son célèbre club le RCK. On ne peut ignorer un nom qui a donné cinq frères (Rachid, Nordine, Rabah, Omar et Djilali) au football algérien. Le football dans cette famille est une seconde nature quand on sait que même le défunt père Mohamed Aït-Chegou (qu'on aimait appeler Rezki) a été footballeur au FC Kouba dans les années 1930 et 1940. Djilali, que les sportifs désignaient par la « Pompe » ou la « Boîte » de milieu de terrain, était réellement un porteur d'eau inépuisable, doté d'une belle détente mais aussi du sens de l'offensive. Il arrivait au coach du RCK d'aligner quatre frères dans le même match. Costaud comme un Mustang, Djilali aura fait toutes les catégories et suivi la trajectoire de ses frères aînés au RCK où il s'était taillé le statut de titulaire indétrônable plus de dix ans durant avec trois ou quatre générations depuis Boualem Amirouche, le grand Zitouni, Safsafi, Assad...avant d'opter pour le maillot du Mouloudia d'Alger et occuper le poste de milieu à tout faire avec Belloumi, Zenir, Bencheikh et glaner deux titres de champion. Son retour au RCK n'a pas duré. Djilali continuera à jouer jusqu'à l'âge de 44 ans avec la même fougue et terminera sa carrière à Koléa tout en accomplissant un travail de formation, d'entraîneur au niveau des clubs de divisions inférieures. Djillali a été sélectionné à quatre reprises et a évolué, malgré son jeune âge, aux côtés des Lalmas, Kalem, Hadefi, Tahar, Abrouk et est passé aussi par toutes les sélections de jeunes et universitaires. Il y a deux années, cette « batterie » des terrains a flanché subitement suite à un infarctus « carabiné » (expression utilisée par son médecin traitant). Très diminué et affecté moralement même s'il se montrait stoïque, Djilali ne pouvait dissimuler l'impact de la secousse de son cœur. Ce jeudi, je l'avais salué (c'est un voisin) à l'heure de l'appel à la prière. Le vendredi, avec d'autres voisins, nous étions au kiosque de thé en face de son domicile (21h15) et avions remarqué un mouvement de personnes à l'entrée de sa propriété, particulièrement l'arrivée de son frère aîné Rachid. Un de ses neveux nous appris la mauvaise nouvelle : « Aâmi Djilali vient de rendre l'âme... il était allongé puis... » Hier, au cimetière de Garidi, plus d'un millier de personnes, dont une centaine de prestigieux noms du football (Khalef, Kalem, Fergani, Allik, Bencheikh, Kaci Saïd, Zenir, Kouici, Assad, Amirouche), a rendu hommage au joueur pur.