Les apiculteurs se doivent d'avoir des relations avec les médecins, enseignants universitaires, chercheurs et autres, parce qu'il est temps que cette corporation sorte de son isolement et cesse de se débrouiller comme elle peut alors qu'il existe des compétences qui peuvent l'aider à mieux conduire l'élevage des abeilles à les maintenir en bonne santé, de sorte que les revenus qu'ils en tirent soient plus profitables, explique Bouzidi Rabah, président de l'association des apiculteurs de Bejaïa, qui rassemble actuellement 120 membres environ. « Il faut dire que de nombreux apiculteurs souffrent des pertes importantes à cause des différentes maladies qui affectent les élevages. C'est ce qui nous a poussés à envisager d'organiser ce séminaire et nous remercions la faculté de médecine pour l'aide qu'elle nous a apportée ». Cette année, la production de miel à Bejaïa a été catastrophique, à peine quatre à cinq kilos par ruche, selon notre interlocuteur qui se plaint également que le miel importé de Chine ait inondé le marché algérien, ce qui a créé une difficulté supplémentaire pour les apiculteurs au niveau de la commercialisation de leur production.L'association déploie ses efforts pour sensibiliser les apiculteurs pour mieux organiser la profession et accroître la production de miel, et tous les produits autres de la ruche (gelée royale, pollen, propolis, etc.), mais aussi vers l'administration agricole pour aider la filière à s'étendre et se développer. Selon Ayouni Zahra, de la Direction des services agricoles, Bejaïa comptait en 2015 environ 2.500 apiculteurs exploitant 36.000 ruches modernes et 3.500 ruches traditionnelles, qui ont produit 139.000 kilogrammes de miel. La production, selon notre interlocutrice, est stagnante depuis plusieurs années en raison, parfois, des mauvaises conditions climatiques, mais surtout d'un suivi peu performant des élevages, générateur de pertes énormes. Bejaïa dispose toutefois d'un potentiel de production important. Pour l'heure, les principaux bassins de production sont localisés dans les communes de Seddouk, Bejaïa, Sidi Aïch, Amizour, Akbou et Kherrata. Le ministère de l'Agriculture, à travers la DSA ou la Conservation des forêts, encourage le développement de la filière en subventionnant l'acquisition de ruches et des équipements. Le secteur de la formation n'est pas en reste, puisque des spécialités sont ouvertes dans les centres de formation au profit des candidats, sachant d'ailleurs que l'aide de l'Etat est soumise à la condition d'avoir suivi des cours d'apiculture. Une première distribution de ruches et de matériels apicoles a été clôturée et, promet-on, une autre opération sera lancée dès que seront apurés les dossiers actuellement en instance.