Le DG du CHU Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou est excédé, voire dépité, par toute cette violence que vit la structure hospitalière dont il a la gestion. Le Pr Abbès Ziri a, en effet, tenu à dénoncer la violence d'où qu'elle vienne. Tant, pour lui, la franchise hospitalière se doit d'être respectée et non violée comme ce fut le cas, samedi dernier, après le décès de la jeune C. M, des suites de ses blessures (voir Horizons du dimanche 21 février). « Si des parents d'un malade jugent que nos personnels font mal leur travail, il y a une administration, voire la justice pour réclamer des droits. Aucun n'a le droit d'user de violence », dira Ziri devant un parterre de journalistes. Tout en revenant sur la genèse du décès de la patiente, le conférencier a indiqué que l'enfant avait toujours été prise en charge au niveau du bloc opératoire, tant les pansements étaient refaits sous anesthésie. « Outre les soins prodigués, elle était aussi suivie par une psychologue ». C'est en fait son refus et même celui de sa mère d'être à nouveau admise au niveau de la clinique centrale qui a posé un gros problème, bien que les services du CHU aient pu lui prendre rendez-vous pour le 14 février dernier après accord du chef du service de la clinique des grands brûlés. « Nous avions même préparé l'ambulance médicalisée et réquisitionné le personnel qui devait l'accompagner. Elle avait même refusé de monter dans la civière pour la transférer à l'ambulance », soulignera de son côté le surveillant médical des urgences chirurgicales. La psychologue est allée jusqu'à dire que « malgré notre insistance, l'enfant et la mère avaient refusé toute idée de retour sur Alger. » Les raisons de ce refus étaient inexpliquées, selon la psychiatre. « Pensant que son refus de se rendre à la clinique centrale était d'ordre psychologique, un autre rendez-vous a été pris au service des grands brûlés de l'hopital militaire de Aïn-Naâdja pour ce dimanche (hier : ndlr), malheureusement l'enfant est morte », dira le professeur Ziri qui, à l'instar de tout le personnel de l'hôpital, n'a pas manqué de s'incliner à la mémoire de la fille en envoyant une délégation à son inhumation. Enfin, le professeur Ziri a tenu à préciser que le service des urgences n'a pas été saccagé et que seuls des vitres et des poignets ont été cassés. Comme il a indiqué qu'un chirurgien a été agressé et qu'une plainte a été déposée auprès du procureur contre les agresseurs qui ont été identifiés. A propos de procureur, le conférencier a indiqué que ce dernier avait exigé un certificat médical et une autopsie qui lui ont été transmis avant de délivrer à la famille le permis d'inhumer. Le professeur Ziri est aussi revenu sur la question de la non-prise en charge à l'étranger qui a été reprochée au CHU : « La prise en charge ne relève pas de la direction du CHU mais d'autres compétences. Toutes les demandes qui m'ont été formulées dans ce sens, je les ai signées à charge de voir avec les services de la Cnas pour avoir le quitus du transfert ».