Le ministre des Affaires étrangères, Nikola Poposki, s'est défendu, hier, dans un journal allemand d'avoir pris une « décision unilatérale », en fermant la frontière avec la Grèce, bloquant des milliers de réfugiés sur la route des Balkans. Poposki, dont le pays n'est ni membre de l'Union européenne ni de l'espace Schengen, a expliqué avoir réagi à l'évolution dans d'autres pays », situés sur cette périlleuse route empruntée par des migrants voulant rejoindre le nord de l'Europe. « Il y a eu des décisions prises en Croatie et en Serbie de ne plus laisser passer les frontières aux Afghans ne pouvant pas prouver qu'ils viennent de zones de conflit », a souligné le chef de la diplomatie macédonienne. Depuis dimanche dernier, Skopje a bloqué le passage aux Afghans , et exigé des Syriens et Irakiens qu'ils disposent de papiers d'identité en plus du laissez-passer délivré dans les centres d'enregistrement grecs. La Grèce, déjà confrontée à une grave crise financière et sociale, se retrouve à gérer dans l'urgence ces milliers de migrants, dans des conditions si préoccupantes que l'UE redoute désormais une « crise humanitaire ». Le ministre macédonien a également souligné « le rôle dirigeant » de l'Allemagne dans la gestion de cette crise qui menace de faire imploser l'UE, tout en précisant que la chancelière Angela Merkel « ne peut pas, seule, tout faire ». Selon lui, il serait souhaitable à l'heure actuelle de « dire clairement ce qu'on attend des pays de transit ». L'Autriche a réuni hier neuf d'entre eux pour évoquer la gestion des arrivées massives de migrants.