Lors d'une conférence de presse animée au Centre international de presse (CIP) à Kouba, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a fait savoir qu'elle adressera une lettre au président de la République pour dénoncer officiellement la fraude électorale. C'est, dit-elle, une décision prise par le conseil national du parti ainsi que le comité central, réunis le week-end dernier pour faire le bilan et dégager une initiative politique que le parti compte lancer pour exposer les «véritables» préoccupations des citoyens. Cette missive dans laquelle elle exposera en «détails» les griefs de son parti sera accompagnée d'une pétition citoyenne, précisera-t-elle encore. Pour étayer ses propos sur l'ampleur de la fraude, la secrétaire générale du PT dit disposer de témoignages accablants et détaillés faisant état d'une fraude «massive». Elle précisera cependant dans ce même sillage qu'il «est impossible que le président de la République ait ordonné à l'administration de frauder». Elle disculpera en même temps le ministère de l'Intérieur qui a même «tenu compte de ses doléances au lendemain de l'élection». La parenthèse de l'élection close, Mme Hanoune estimera que la reconduction du gouvernement Ouyahia n'est pas justifiée. Pour elle, elle ne répond à aucune logique. Interrogée sur la dissolution de l'APN qu'aurait avancé le ministre de l'Intérieur avant-hier, la SG du PT a estimé qu'«il est impossible de travailler avec l'assemblée actuelle qui décrédibilise plus que jamais l'Etat algérien». Elle réitérera ainsi la position «constante» du parti et appellera à d'autres élections législatives. Evoquant par ailleurs la Journée mondiale de la liberté de la presse, la SG du PT a plaidé pour la nécessité de revoir l'article 144 bis du code pénal et celle d'interdire «tout financement extérieur» de la presse nationale afin d'éviter, a-t-elle dit, des pressions sur les journaux. Elle n'a pas omis également de revenir sur la célébration de la Journée mondiale des travailleurs pour affirmer que «plus de 50% des travailleurs en Algérie ne sont pas déclarés» et a qualifié le taux de chômage avancé par les pouvoirs publics d'«exagéré». S'agissant de l'initiative politique qu'elle propose, elle constitue pour elle «le moyen d'unir les rangs», d'autant plus «l'opération d'intégration de nouveaux adhérents (au PT) est toujours en cours». L'initiative consiste pour elle en l'exposition des «véritables» préoccupations des citoyens.