Ténès ou les vestiges disparus Au départ, le nom de Ténès signifiait campement pour désigner le lieu de halte des Numidiens, parce qu'ils y avaient trouvé de nombreuses sources. C'est une région exclusivement berbère qui a gardé intacte son identité quoique, nous disent les historiens, leur langue diffère du kabyle et se décline comme un dialecte zénète. Et malgré les invasions successives des Puniques, des Romains, des Vandales, des Byzantins, des Arabes, des Turcs et des Français, longtemps après que les Phéniciens en eurent fait un comptoir commercial. Pourtant la ville est plus vieille que tous ses conquérants et s'appelait alors Cartenas au IIIe siècle avant J-C et c'est d'abord Syphax qui y régna avant que Massinissa ne la délivrât de la domination de Carthage. Ténès abrite l'une des plus anciennes mosquées du pays, Sidi Maïza, qui date du Xe siècle et fut aussi une ville universitaire de renom qui reçut de nombreux érudits arabes. Mais beaucoup de ces vestiges seront détruits par les colons français qui édifieront la ville moderne. La ville est quand même restée accueillante et on y mange du poisson à profusion et à des prix très abordables. Hassiba Benbouali Rien ne prédestinait cette fille de médecin, native de Chlef (alors Orléansville) blonde aux yeux clairs, à devenir une farouche résistante à l'oppresseur. Pourtant, dès son jeune âge et une fois installée à Alger avec sa famille, la petite Hassiba fera partie des Scouts musulmans algériens où, à travers ses randonnées dans toute l'Algérie, elle découvrira la grande misère dans laquelle vivaient alors ses compatriotes. Ce sera le déclic et elle décidera de consacrer sa vie à la cause nationale. Elle a alors seize ans lorsqu'elle travaille à l'hôpital Mustapha où elle y apprend le secourisme. Là elle subtilise divers produits chimiques qui vont lui permettre de fabriquer des bombes. Elle entrera dans le fameux « réseau des bombes » de Yacef Saâdi, en compagnie de Taleb Abderrahmane et du docteur Timsit. Encerclée par les parachutistes avec ses compagnons (dont Ali la pointe) dans une maison de la Casbah, elle périra dans l'explosion parce qu'ils avaient refusé de se rendre. Elle avait dix-neuf ans. Béni Haoua A quelques 70 km au nord de Chlef, se trouve une contrée paradisiaque, faite de montagnes et de rivages enchanteurs. Béni Haoua. De nombreux cours d'eau descendent de la montagne pour rejoindre la mer et dans cette hospitalière, les habitants ont planté toutes sortes d'arbres fruitiers. Comme toutes les communes côtières du pays, Béni Haoua manque cruellement d'infrastructures d'accueil et, la saison estivale venue, les touristes recourent à l'hébergement chez l'habitant, formule très en vogue depuis quelques années. De plus, nous confie un vieux pêcheur natif de la ville, à quoi bon développer le tourisme si c'est pour détruire le paysage à coups de bâtisses en béton ? C'est vrai qu'avec son aspect actuel, Béni Haoua est un coin de paradis.