Ténès, dans l'antiquité, était renommée pour ses sorciers, à tel point que le Pharaon d'Egypte les fit venir pour affronter Moïse. La première occupation humaine de la région de Ténès remonte à l'ère du paléolithique supérieur, soit aux environs de 30.000 à 16.000 ans av. J.C pour l'atérien, de 12.250 à 8.000 ans pour l'ibéromaurusien et, enfin, le néolithique, ère durant laquelle les grottes du mont Sidi Merouane furent occupées. Bien après, au VIIIe siècle av. J.C, les Phéniciens arrivèrent par la mer. La ville de Ténès devint un comptoir commercial et se développa sous le règne des Carthaginois (la nécropole reste, à l'heure actuelle, le seul témoin de leur passage). Faisant partie de la Numidie occidentale, la région passa sous le régime du roi Syphax, et entre 203 à 193 av J.C, Massinissa délivra Ténès de la domination carthaginoise. Vers 30 à 25 ans av J.C, la 2e légion romaine d'Auguste conquit la région et occupa Ténès en lui donnant le nom de «Cartenna». L'occupation dura 6 siècles. Plus tard, les Vandales envahirent l'empire en 429 (après J.C), puis furent chassés à leur tour par les Byzantins en 535. La cité fut délivrée en 1517 par les frères Barberousse. Elle fut ensuite colonisée par les troupes françaises en 1848, sous le commandement de Bugeaud, après qu'elle eût constitué un important port d'attache pour l'Emir Abdelkader en 1838. Ténès, dans l'antiquité, était renommée par ses sorciers, à tel point que le Pharaon d'Egypte les fit venir pour affronter Moïse. Parmi les vestiges et monuments qui témoignent des civilisations qui se sont succédé, l'on peut citer la statue de la Vierge, les tombeaux phéniciens, et la mosquée de Sidi Maïza ; celle-ci étant la plus ancienne d'Afrique puisqu'elle date du Xe, c'est-à-dire depuis l'arrivée des Arabes qui fondèrent l'ensemble urbain, aujourd'hui appelé «Vieux Ténès». Le Phare de Ténès est, quant à lui, mondialement réputé, après celui d'Alexandrie (dans le livre d'Or figurent quelques notes sous la signature de Staline). De même, le tombeau se trouvant à Béni-Haoua (40 km de Ténès) est celui dit de «Maâ Binette», religieuse hollandaise rescapée d'un naufrage au XVIIIe siècle avec quelques autres de ses compagnes. Sa personnalité, son courage et l'aide qu'elle apporta aux nécessiteux autochtones lui valurent une grande estime dans toute la région. A noter, par ailleurs, qu'une ligne de chemin de fer reliant Ténès à Chlef fut construite en 1890. A l'état d'abandon aujourd'hui, sa reconstruction serait une opportunité considérable pour les échanges commerciaux et le tourisme. N'oublions pas, enfin, la journée du 16 mars 1936, au cours de laquelle l'ingénieur Barthes découvrit, à l'issue des fouilles entreprises, 19 pièces archéologiques dont 17 en or, une en argent, et une autre en bronze. Datant de l'époque romaine (410), il semblerait qu'elles aient appartenu à une princesse du nom d'Anedhak.