Ce fut une journée assez spéciale, hier, au siège du Conseil de la nation. L'ouverture solennelle de la saison de printemps du parlement revêt un cachet particulier : elle est la dernière sous l'ancienne formule. La nouvelle Constitution a instauré, en effet, une session unique du parlement. L'ambiance était spéciale à l'hémicycle Zighout-Youcef, d'autant plus qu'il s'agit de la première session pour bon nombre de ses membres fraîchement élus à la faveur du renouvellement partiel, et pour ceux désignés dans le tiers présidentiel. L'hémicycle affichait complet à 11 heures pile. En plus des membres du Conseil de la nation, et des principaux responsables de l'APN, les membres du gouvernement, emmenés par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, étaient au rendez-vous. Sereins, ces derniers ne semblaient pas accorder trop d'importance aux rumeurs qui circulent depuis quelques jours au sujet d'un remaniement ministériel. D'ailleurs, le Premier ministre a tenu à mettre un terme aux supputations des uns et des autres, en déclarant que « la Constitution amendée ne faisait pas obligation au président de la République de remanier le gouvernement ». Aussi bien pour les membres du Conseil de la nation, qui entament cette session avec de nouvelles prérogatives, incluses dans la Constitution amendée, notamment le droit de proposer des projets de loi, que pour les membres du gouvernement, appelés à rendre compte aux deux chambres du parlement de leurs activités, la rentrée parlementaire est un événement marquant le début d'une nouvelle étape. Le parlement aura du pain sur la planche, avec au moins sept projets de loi organiques au programme, sans compter la trentaine de projets de loi prévus pour cette session. Il s'agit, en plus de la révision des règlements intérieurs des deux chambres, d'adapter le dispositif législatif pour le mettre en conformité avec la nouvelle Constitution. Pour le gouvernement, un grand chantier est prévu : celui de présenter, en avril prochain, un nouveau programme économique, à l'occasion de la réunion de la tripartite, en vue de répondre à la crise financière due à la chute des cours du pétrole.