Le DG de l'Agence pour la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue) a déclaré, hier, lors d'une journée technique sur l'étiquetage des appareils électroménagers, que l'on devrait s'acheminer vers « une démarche progressive de taxation et d'interdiction à l'importation des appareils électroménagers qui consomment beaucoup d'énergie ». M. Salah Bouzeriba a par ailleurs estimé que la législation parle de l'étiquetage obligatoire de trois produits électroménagers seulement alors que la question de l'interdiction à la vente qui se réfère à des normes n'est pas encore prête. D'ailleurs l'une des recommandations de cette journée technique sera l'interpellation des pouvoirs publics pour la création d'un centre « dédié au contrôle de l'efficacité énergétique ». C'est le «maillon faible» de l'action de promotion de la politique d'efficacité énergétique, a-t-il reconnu. Cette institution devra « crédibiliser » en quelque sorte l'information sur l'efficacité énergétique que les fabricants apposent sur les étiquettes. Il faut rappeler que l'Aprue veut, à travers cette journée, essayer de sensibiliser les fabricants (il y en avait dans la salle) pour mettre en place des mécanismes de réduction de la consommation d'énergie. C'est la même rencontre sinon la continuité de celle organisée en 2008. Pour l'Aprue, l'introduction de l'étiquetage de produits et de normes permet de « faire barrage aux produits non conformes. » Quant à l'efficacité énergétique, elle constitue « un argument commercial pour le fabricant pour avoir le plus de parts de marché. » Cette Agence a fait récemment une opération de contrôle sur le marché, en collaboration avec le ministère de l'Energie, le Credeg (Centre de l'électricité et du gaz), et le Centre de la qualité et de l'emballage. Ce sont 8 réfrigérateurs et 11 climatiseurs qui ont été ainsi testés. Les résultats ont montré que « la plupart de ces appareils se trouvent dans la classe G pour les réfrigérateurs et E et F pour les climatiseurs », c'est-à-dire des catégories de grosse consommation. Les produits sont classés, pour rappel, en sept classés, de A à G. En Europe, ce système est devenu obligatoire à partir de 1995 mais, dès 2006, « seuls les produits appartenant à la classe A sont admis sur le marché », nous dit M. Benoît Lebot consultant de l'ONU pour les changements climatiques. L'ECLAIRAGE, LA REFRIGERATION, LA CLIMATISATION, PRINCIPAUX FACTEURS DE SURCONSOMMATION Il faut noter que la prise en charge des enjeux de l'efficacité énergétique en Algérie remonte à plusieurs années puisque les premiers textes juridiques datent de 1999 avec la loi sur la maîtrise de l'énergie du 28 juillet 1999, suivront plusieurs textes d'application dont des décrets et des arrêtés ministériels et interministériels. Ils insistent tous sur l'étiquetage et les normes. Pour l'heure, la loi qui a misé sur la sensibilisation et la progressivité dans l'application a privilégié les appareils « à usage domestique seulement ». Et ce sont trois éléments qui sont concernés pour le moment. Il s'agit de l'éclairage, la réfrigération et la climatisation. Leur étiquetage est obligatoire car considérés comme « prioritaires au plan de la consommation. » En effet, si l'on se réfère à une étude de l'Aprue de 2008 on s'aperçoit que l'éclairage et les réfrigérateurs accaparent respectivement 33 et 27% de l'ensemble de la consommation.