Le coordinateur sahraoui auprès de la Minurso, Mohamed Kheddad, a indiqué, jeudi dernier, au camp de Boudjedour, que la partie sahraouie demeure déterminée à soutenir les efforts des Nations unies pour la résolution du conflit au Sahara occidental. S'exprimant lors d'une conférence de presse à la veille de cette visite, il a affirmé que « le peuple sahraoui est déterminé à soutenir les efforts de Ban Ki-moon et formulé le vœu que cette visite donne un nouveau souffle au processus visant la résolution du conflit d'une manière concrète et efficace ». Kheddad a demandé à l'ONU de faire « pression sur la France qui aide le Maroc dans ses tentatives entravant le processus de décolonisation », indiquant que lors de cette visite, « nous allons expliquer au Secrétaire général que le moment est venu pour mettre un terme à cette colonisation qui n'a que trop duré ». Toutefois, il n'a pas écarté l'option militaire si tous les recours sont épuisés. « Elle est toujours sur la table », a-t-il mis en garde. Kheddad, membre du secrétariat national du Front Polisario, a salué « la volonté de Ban Ki-moon pour son courage » d'effectuer sa visite malgré les entraves marocaines ». Le conférencier a fait observer que le Maroc « interdit encore l'accès des ONG et des observateurs internationaux, notamment les médias, dans les territoires occupés par crainte de rendre publiques ses pratiques sauvages », affirmant que ce volet sera abordé avec le SG de l'ONU pour être pris en considération dans son rapport d'avril prochain. « Lors de notre rencontre avec Ban Ki-moon, nous allons aussi discuter des négociations, bloquées depuis 2012 », a fait savoir Kheddad, affirmant que « nous allons exiger qu'elles soient relancées avec un timing et un calendrier précis ». Selon lui, la persistance du conflit au Sahara occidental pourrait constituer « une bombe à retardement ». Un message clair au Maroc Le ministre sahraoui de la Coopération, Boulahi Sid, a appelé pour sa part, hier, à Chahid al-Hafedh (camps des réfugiés) la communauté internationale à continuer dans son élan de solidarité avec le peuple sahraoui. « Une campagne de solidarité inédite a été lancée et observée sur la scène internationale parmi les partis politiques et les parlementaires européens, qui ont exprimé leur soutien au peuple sahraoui », s'est-il félicité. Concernant la visite de Ban, Boulahi l'a qualifiée d'« évènement très important ». « Le peuple sahraoui espère qu'elle sera un tournant et que Ban Ki-moon participe avant de quitter l'ONU au parachèvement du processus ». Selon lui, « ce déplacement de Ban, notamment dans les territoires libérés, est une affirmation et une reconnaissance de l'ONU au combat sahraoui pour son indépendance ». « Cette visite est un message clair à l'occupant marocain pour qu'il cesse ses entraves », a-t-il martelé. Le ministre sahraoui a affirmé par ailleurs que « la RASD a réalisé énormément de progrès et qu'elle est prête à gérer la nouvelle étape post-indépendance ». Le coordonateur du Front Polisario avec la Mission de l'ONU pour la Minurso a qualifié de « crime de guerre » l'assassinat par les forces d'occupation d'un citoyen sahraoui dans les territoires sahraouis libérés. Le 27 février dernier, elles avaient ouvert le feu, sans sommation, sur des Sahraouis. Choummad Bad Jouli, un citoyen sahraoui a été tué. Le Secrétaire général de l'ONU sera informé de « cet acte grave » lors de sa visite.