L'objectif des hommages que rend le musée régional du moudjahid de Tizi Ouzou aux martyrs de la guerre de libération nationale est de permettre aux moudjahidine de livrer leurs témoignages et de partager leurs mémoires, a indiqué, hier, le directeur du musée, Chabane Hamcha. S'exprimant à l'occasion d'un hommage rendu au chahid Mezine Younes dit Si Boudjemaâ, il a soutenu que l'histoire est « dans le détail » et pour l'écrire il faudrait se baser sur les mémoires des moudjahidine et tenter de recueillir le maximum de témoignages et de documents liés à la guerre de libération afin de les remettre aux historiens. Dans ce contexte, des moudjahidine venus, notamment, de la région natale du chahid Mezine Younes à Aït Ali Ouyahia, dans la commune d'Iferhounène, ont livré leurs témoignages sur le parcours de cet homme, tombé au champ d'honneur à Ifri Ouzellaguène en 1957. Boussad Kensi (90 ans), un moudjahid qui avait cotôyé le martyr durant la guerre de libération, a rapporté que Si Boudjemaâ avait un « pouvoir persuasif énorme » et son rôle après le déclenchement de la guerre en 1954 était de sillonner les villages d'Iferhounène et de mobiliser les troupes pour soutenir la lutte armée à travers la prise des armes sur l'ennemi. Si Cherif Marghena, un autre moudjahid, a rappelé que parmi les principales opérations menées par Si Boudjemaâ, figure l'attaque de la caserne de Tizi L'djamaâ à Aït Ali Ouyahia, menée le 9 janvier 1955 par un groupe de 12 militants de la cause nationale, dont Amar Ath Chikh et Saïd Babouche. Il a également pris part à d'autres opérations comme l'accrochage de Tazrout Amrane du 26 septembre 1956 et celui de Tichekirt durant la même année. En 1957, il a été nommé chef de région dans sa localité à Iferhounène avant d'être chargé d'une mission à Ouzellèguène dans la wilaya de Bejaïa. Il est tombé au champ d'honneur en 1957, à l'âge de 40 ans, lors d'une opération de l'armée française dans cette région.