La maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou organisera les 29 et 30 janvier prochain un colloque portant sur la vie et l'œuvre de Cheikh Mohand El Hocine. Cette manifestation organisée par la direction de la Culture de la Wilaya de Tizi-Ouzou et les éditions le «Savoir», sous le Haut patronage de la ministre de la Culture et du wali de Tizi-Ouzou, passera en revue la vie et l'œuvre du Cheikh Mohand El Hocine, par des récitals poétiques, des conférences et des projections de films et de diapositives. Des poèmes du cheikh et des poèmes qui lui sont dédiés déclamés par les auteurs et poètes Ahmed Lahlou, Mourad Rahmane et Hafid Chennane. Des conférences animées par Bella Sadek (Un Maître du soufisme en Kabylie), Chemakh Said docteur en linguistique qui fera un parallèle entre la poésie nouvelle et ancienne «La poésie ancienne, cas Cheikh Mohand Ou Lhocine», Muhand Ouramdane Larab poète et auteur d'un ouvrage sur Cheikh Mohand El Hocine qui interviendra sur la poésie du Cheikh «Awal sur Cheikh Mohand Ou Lhoucine», Abdenour Abdeslam, chercheur linguiste en Tamazight qui évoquera «Cheikh Mohand Ou Lhoucine Amusnaw ou la renaissance de la pensée Kabyle» et le professeur Brahim Salhi auteur de l'ouvrage «La tariqa Rahmania, de l'avènement à l'insurrection de 1871» qui évoquera justement le statut de Cheikh Mohand El Houcine à la Rahmania). Notons enfin qu'une exposition de livres traitant de Cheikh Mohand El Hocine, de la poésie et de la littérature amazigh seront aussi exposés à l'occasion. Ce colloque permettra ainsi aux participants et aux intervenants de mieux cerner la vie du Cheikh à l'âge de 65 ans environ le 8 octobre 1901. Lui qui a marqué la société kabyle par sa sagesse, ses actions, ses prophéties. Tout un héritage culturel contenu dans ses dires, exprimé dans une langue poétique où se bousculent rythme et rime, un verbe créateur, des expressions subtiles capables de résister aux pertes de mémoire d'une population à tradition orale dont les hérauts disparaissent, généralement, après quelques générations. Par ailleurs dans une société avide de liberté, consciente de l'omnipotence divine, et traditionnellement attachée, dans chaque village ou tribu (aârch), auprès de la divinité, cheikh Mohand El Hocine s'est imposé comme révélateur des valeurs morales à l'échelle de toute la Kabylie. Après une enfance banale de berger imprégné de piété paysanne et une adolescence marquée par la rupture familiale, troublée par l'errance, la méditation ascétique, la quête de la vérité et au cours de laquelle, il avait fréquenté des Ermites, visité des sanctuaires et pris conscience de sa vocation de wali (proche de Dieu), Cheikh Mohand El Hocine une fois adulte. Il a répondu à un appel irrésistible d'exercice de la fonction de cheikh de l'ordre confrérique de la Rahmania. Et ce bien que la hiérarchie de cette dernière ait refusé de le reconnaître. Il s'est installé dans le hameau d'Aït Ahmed, à Taqqa, tribu des Aït Yahia pour y prodiguer son savoir et sa sagesse. Et ce, bien qu'il soit illettré en arabe que ces congénères marabouts maîtrisaient parfaitement. Mais sa «baraka» et cette force surnaturelle qu'il offrait faisaient qu'il était vénéré comme un Saint aux vertus miraculeuses et dont les paroles de sagesse, qu'il prodiguait en langue amazighe à ses visiteurs, étaient soigneusement récoltées et transmises de bouche à oreille. Si bien que les dires de cheikh Mohand El Hocine inspirés par la circonstance du moment s'imposent au delà du moment et deviennent source de sagesse pour les futures générations.