Sa déclaration intervient dans un contexte où s'expriment quelques réticences de l'opposition qui réclame des avancées sur le plan humanitaire. Cette exigence fut l'une des raisons ayant conduit à l'échec des pourparlers de Genève. Elle exige aussi la libération des prisonniers et l'acheminement de l'aide humanitaire, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU et le respect du cessez-le-feu. Selon de Mistura, l'ONU a récemment fait parvenir de l'aide à « 115.000 personnes » assiégées, mais 300.000 autres ont besoin d'aide. Depuis l'entrée en vigueur, le 27 février dernier, d'une trêve qui semble tenir globalement malgré des accusations mutuelles de violations quotidiennes, une lueur d'espoir pointe à l'horizon. Celuici es tempéré par un porte-parole de l'opposition, en affirmant, samedi dernier, que celle-ci n'avait toujours pas pris de décision concernant sa participation, disant attendre des « progrès » sur le plan humanitaire. Depuis les premières négociations qui avaient échoué en 2014, la principale pierre d'achoppement reste néanmoins le sort du président Bachar al-Assad qui refuse de partir estimant que nul pays ne doit imposer une quelconque solution aux problèmes que connaît son pays. de Mistura a rappelé que « l'ordre du jour du processus est clair, des négociations en vue d'un nouveau gouvernement, une nouvelle Constitution et des élections parlementaires et présidentielle dans un délai de 18 mois ». Il y a quelques jours, il avait estimé également que c'était aux Syriens eux-mêmes de décider du sort du chef de l'Etat. Exigences contradictoires L'Arabie saoudite, un des principaux soutiens de la rébellion, a estimé, samedi dernier, que le président Assad devait partir dès la mise en place d'une autorité de transition. Le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir a soutenu qu'« il n'y a aucune possibilité » qu'il reste au pouvoir car « les Syriens ont parlé lorsqu'ils ont pris les armes contre lui ». A l'instar de la Russie et de l'Iran, beaucoup d'autres pays ne partagent pas cette position. L'accord de cessez-le-feu conclu par les Etats-Unis et la Russie, avec le soutien de l'ONU, a permis de voir aussi que Washington ne fait plus du départ d'Assad une priorité. Les bombardements russes en Syrie ont infligé de sérieux revers aux rebelles, affaiblissant l'opposition aux négociations. La trêve offre surtout un répit aux Syriens épuisés par cinq ans de guerre. Samedi dernier, au lendemain du retour de l'eau à Alep, l'électricité était progressivement rétablie dans l'ex-capitale économique de la Syrie. Les bombardements intenses se poursuivent toutefois, notamment sur les territoires tenus par les extrémistes du groupe terroriste Daech et du Front Al-Nosra (branche locale d'Al-Qaïda), exclus de l'accord de cessez-le-feu. Sur le plan politique, la Syrie desserre l'étau. Des députés polonais ont invité des représentants de l'Etat à une conférence sur la lutte contre le terrorisme et la sécurité au Proche-Orient, qu'ils comptent organiser à la mi-mars. « C'est peut-être une décision controversée, surtout pour l'Arabie saoudite ou la Turquie, mais le pouvoir d'Assad est le seul garant d'un minimum de protection des minorités religieuses et de stabilité dans la région », a déclaré le chef du Mouvement national.