Position n Le cessez-le-feu, négocié et surveillé par la Russie et les Etats-Unis et soutenu par l'ONU, est entré, ce mercredi, dans sa cinquième journée. Sur le terrain, alors qu'il est constaté depuis le 27 février dernier un répit dans les combats et les bombardements, le président syrien s'est engagé à tout faire pour que la trêve tienne, dans une interview à la télévision publique allemande ARD, dont des extraits ont été publiés hier, mardi. «Nous ferons ce qui dépend de nous pour que tout cela fonctionne», a-t-il assuré. Concernant la trêve, «les terroristes l'ont rompue dès la première heure», mais «l'armée syrienne s'est abstenue de toute représaille, pour maintenir les chances de survie de l'accord», a affirmé Bachar El Assad. Cependant, El Assad conteste le fait que ses troupes empêchent la livraison de vivres ou de médicaments dans les zones contrôlées par l'opposition. Le président syrien s'est, par ailleurs, dit prêt à accorder aux rebelles qui déposeraient les armes «une amnistie complète» et «un retour à la vie civile». Au cours de son interview à la chaîne allemande ARD, le président syrien a déclaré que son pays était dans un état de guerre d'indépendance. «L'Occident, l'Arabie saoudite et le Qatar veulent renverser le gouvernement et le Président, détruire l'Etat et transformer la Syrie en un pays divisé sur le plan religieux comme le Liban ou l'Irak», a-t-il dit à ce propos, ajoutant que les Syriens devaient respecter la Constitution comme symbole de l'unité. «Il s'agit ici d'une guerre pour l'indépendance de notre pays», a-t-il affirmé. «La Constitution est aujourd'hui un symbole d'unité et de souveraineté, un symbole de l'Etat indépendant. Nous devons respecter la Constitution… entre autres sur la question des élections», a ajouté le président syrien. Le 22 février, les présidents russe et américain, Vladimir Poutine et Barack Obama, ont approuvé le cessez-le-feu en Syrie. La déclaration stipule que les conditions de la trêve sont applicables à toutes les parties en conflit, excepté les groupes terroristes comme Daech et le Front El Nosra. Cette initiative a été appuyée par les dirigeants de nombreux autres pays, qui se sont déclarés prêts à contribuer à sa réalisation. Les Etats-Unis se sont félicités en termes prudents de la «réduction notable» de la violence dans le pays. La Russie, qui observe elle aussi l'application du cessez-le-feu, a réclamé la fermeture de la frontière turco-syrienne. Cette fermeture permettrait de couper les voies d'approvisionnement des «terroristes», y compris par le biais de convois humanitaires, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le chef de la diplomatie russe a, par ailleurs, affirmé que que les Syriens eux-mêmes décideront de l'avenir de leur pays sans aucune ingérence étrangère. Dans une allocution qu'il a prononcée lors de la 31e session du Conseil des droits de l'Homme relevant des Nations unies à Genève, Lavrov a fait savoir que le règlement global de la situation humanitaire, ainsi que la reconstruction en Syrie seront réalisés via la cessation des hostilités et le lancement d'un dialogue inter-syrien sur l'avenir de la Syrie, qui sera décidé par les Syriens eux-mêmes sans aucune immixtion étrangère. R. I. / Agences Un nouveau cycle de négociations l L'émissaire de l'ONU pour la Syrie a annoncé, hier mardi, que les discussions de paix inter-syriennes auront lieu le 9 mars. Staffan de Mistura entendait initialement reprendre les pourparlers le 7 mars, mais cette date a été repoussée pour des raisons logistiques et pour vérifier que la trêve se prolonge dans le temps.