Bachar al-Assad « a notamment confirmé que le gouvernement syrien était prêt à contribuer à la mise en œuvre du cessez-le-feu », a précisé le Kremlin dans un communiqué, publié après un entretien téléphonique des deux dirigeants. L'opposition l'ayant acceptée sous conditions, une trêve pourrait entrer vigueur demain à 22h GMT. Son application pourrait être cependant entravée car d'influents groupes terroristes comme le groupe Daech et le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, ne sont pas associés au processus. Le ministère syrien des Affaires étrangères a d'ailleurs assuré, mardi dernier, que l'armée acceptait la trêve, mais poursuivrait ses « opérations militaires pour lutter contre le terrorisme de Daech, le Front Al-Nosra et les autres groupes terroristes qui leur sont liés ». Le gouvernement syrien est prêt à coordonner avec les Russes pour déterminer quels sont les régions et les groupes armés qui feront l'objet de cessez-le-feu, a ajouté le ministère dans un communiqué. Les groupes clés de l'opposition, réunis dans le Haut-Comité des négociations (HCN), avaient annoncé lundi dernier qu'ils acceptaient le cessez-le-feu à condition que les dispositions de la résolution 2254 de l'ONU soient respectées. Il s'agit de celles prévoyant un accès aux civils dans les zones assiégées et la livraison d'aide humanitaire. Des convois humanitaires étaient en route mardi dernier vers Mouadamiyat al-Cham et Kafra Batna - deux localités rebelles de la périphérie de Damas assiégées par l'arméé - pour livrer de l'aide à plusieurs dizaines de milliers de civils, selon l'ONU. La semaine dernière, une centaine de camions avaient livré de l'aide à 80.000 personnes dans cinq zones assiégées, dont Mouadamiyat al-Cham. Plan B ? Parallèlement, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a admis, mardi dernier au Sénat, qu'un éventuel « plan B » pour la Syrie était examiné en cas d'échec du processus diplomatique et politique que les Etats-Unis et la Russie tentent de faire avancer notamment via le cessez-le-feu attendu demain. Les accords internationaux prévoient aussi un processus de transition politique, comme des élections et une Constitution dans les prochains mois. « Nous allons savoir dans un mois ou deux si ce processus de transition est vraiment sérieux », a relaté Kerry, qui mise tout depuis trois ans sur la diplomatie pour trouver une porte de sortie à la guerre. « Si ce n'est pas le cas (...) des options d'un plan B sont évidemment examinées », a-t-il insisté, mais sans donner de précisions. Des informations sur cet hypothétique « plan B », qui mettrait davantage l'accent sur l'option militaire, ont circulé début février. De son côté, la Turquie a salué l'accord de cessez-le-feu mais s'est déclarée peu optimiste sur sa portée. Elle a en outre promis, en cas d'attaque, de riposter à sa frontière contre les milices kurdes qu'elle bombarde depuis plus d'une semaine dans le nord de la Syrie. Les dirigeants français, américain, allemand et britannique, qui ont eu un entretien téléphonique sur le cessez-le-feu en Syrie, ont souhaité que l'accord puisse entrer en vigueur « dans les meilleurs délais ». Le fracas des armes va-t-il se taire ?