Les interventions d'experts, algériens et étrangers, se sont articulées autour, notamment, des « enjeux internationaux de l'Agenda des ODD », « le rôle de la société civile dans sa mise en œuvre », « la durabilité des politiques publiques, dans la mise en œuvre des objectifs de développement », « intégration, accélération et soutien pour la mise en œuvre des ODD ». Babès a expliqué que les ODD de l'Agenda 2030 sont « une nouvelle feuille de route qui vient en continuation des objectifs du millénaire pour 2015 ». Cet Agenda devra être concrétisé sur le terrain à partir de 2016. Il résulte de la prise de conscience quasi unanime de la communauté internationale de la « nécessité d'adopter des modèles de développement inclusif, équitable et préservant l'environnement. » Babès a, par ailleurs, rappelé la reconnaissance de la communauté internationale envers l'Algérie pour ses efforts en matière de développement, sa prise de participation dans les consultations autour de ces objectifs, une reconnaissance qui sera également soulignée par les experts étrangers—dont les représentants du système des Nations unies—au cours de leurs interventions. Ces derniers ont disséqué le contenu des 17 objectifs retenus et les 167 cibles fixées par l'Assemblée générale de l'ONU en septembre 2015. Le représentant du ministère des Affaires étrangères, Belkaïd Belkacem, a mis en exergue l'amélioration du niveau de vie des Algériens, citant la lutte contre certaines épidémies, la lutte contre la mortalité infantile, l'augmentation de l'espérance de vie, l'éradication de la pauvreté, la lutte contre le chômage, etc. L'Algérie, qui a été « distinguée par la FAO en 2013 et 2015 » pour ce genre d'efforts, a également adopté une loi favorisant l'accès de la femme aux assemblées élues. « Elle a permis aujourd'hui à 146 députées femmes (sur 462 ) de siéger au parlement », souligne le représentant du ministère des Affaires étrangères. Un rapport sur la mise en œuvre des objectifs du millénaire en 2015 sera élaboré avec le concours du Pnud. Il sera « publié et adressé aux différents partenaires régionaux et internationaux », précise Belkaïd. Pour rappel, les objectifs de l'Agenda 2030 sont, selon la représentante du Pnud, Nathalie Milbach Bouché, le fruit de trois années de négociations et ont eu pour point de départ une enquête qui a ciblé 8,5 millions de personnes. L'Agenda 2030 est plus ambitieux, puisque l'on est passé de 8 objectifs à 17. Et, « il n'est plus question aujourd'hui par exemple de réduire la pauvreté mais de l'éradiquer, il ne s'agit plus d'assurer la scolarisation des enfants mais d'assurer sa qualité », explique-t-elle. « L'Algérie, un acteur clef dans les consultations sur les objectifs de développement » Selon la directrice du bureau régional du Pnid, Sophie de Caen, les Etats membres sont engagés, à travers cet Agenda, à « éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes, lutter contre les inégalités, construire des sociétés pacifiques, inclusives et résilientes en s'assurant de l'avenir de la planète et du bien-être des générations futures ». C'est un programme « audacieux, ambitieux et inclusif », « universel » qui ne laisse « aucun pays ni aucune personne derrière. » Sa mise en œuvre est l'affaire de tous les pays « quel que soit leur niveau de revenu et de développement. » Mme Sophie de Caen a souligné, de son côté, la contribution de l'Algérie aux consultations sur le développement humain et la société de bien-être (avec le symposium organisé conjointement entre le Pnud et le Cnes en juin 2014), aux réflexions sur l'après-2015, c'est-à-dire les discussions sur l'Agenda 2030 dans le cadre du système des Nations unies où elle a, rappelle-t-elle, « joué un rôle clef. » Elle s'est félicitée aussi de l'engagement de l'Algérie, à la veille du lancement de la mise en œuvre de l'Agenda 2030, de l'inscription dans sa nouvelle Constitution de la promotion de la parité entre les hommes et les femmes sur le marché du travail, la promulgation d'une nouvelle loi criminalisant toutes formes de violence à l'égard des femmes et des jeunes filles. Selon la représentante du Pnud, la réalisation des objectifs de développement doit répondre non seulement aux priorités nationales mais « intégrer les défis mondiaux, comme la lutte contre les changements climatiques, la prévention et la résolution des conflits, le contrôle des maladies transmissibles. »