Le 8 mars, c'est la journée internationale de la femme. Beaucoup de festivités lui sont dédiées. C'est aussi le moment des bilans de ce qui a été fait et de ce qui reste à réaliser en matière d'égalité avec l'homme. Du libre accès à l'emploi et aux responsabilités. Les discours lénifiants ne doivent pas cacher, ici ou ailleurs, qu'en dépit des avancées législatives, la femme demeure victime de pratiques discriminatoires et d'intolérance dans la société. Les mentalités ne suivent pas toujours l'évolution de la législation. Mais l'Etat a fait œuvre utile en garantissant à la gent féminine un statut digne de son mérite. En mettant en place des mécanismes de son épanouissement. La femme algérienne qui s'est imposée au même titre que l'homme dans les différents combats du pays, de la libération à l'édification, a d'abord bataillé elle-même contre les tenants de l'inégalité. Dans le mouvement associatif et le cadre institutionnel. Ces dernières années, elle a engrangé d'énormes conquêtes. Le taux de représentativité féminine au sein de l'APN est de 30%, des femmes ont été promues au grade de général dans les rangs de l'Armée, d'autres encore ont accédé aux plus hautes fonctions. Les plus récentes sont dans la révision constitutionnelle. Un alinéa à l'article 31 qui énonce que « les institutions ont pour finalité d'assurer l'égalité en droits et en devoirs de tous les citoyens et citoyennes en supprimant les obstacles qui entravent l'épanouissement de la personne humaine et empêchent la participation effective de tous, à la vie politique, économique, sociale et culturelle », ajoute que « l'Etat œuvre à promouvoir la parité entre les hommes et les femmes sur le marché de l'emploi et encourage la promotion de la femme aux responsabilités dans les institutions et administrations publiques ainsi qu'au niveau des entreprises » (article 31 ter). La Constitution garantit aussi à la femme des droits politiques en augmentant ses chances d'accès à la représentation dans les assemblées élues. Tout un programme qui suppose que des lois organiques suivront pour mettre en application ces dispositions. Il s'agit de parité entre les deux sexes à rendre visible dans les institutions, les administrations publiques et les entreprises. L'adoption récente de la loi relative à la violence faite contre celle-ci est un jalon supplémentaire de la volonté de l'Etat de faire reculer les préjugés sexistes. Et les comportements rétrogrades. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a qualifié, à juste titre, que le fléau de la violence compte parmi les anciennes violations des droits de l'homme. Non sans reconnaître que dans notre pays, malgré les avancées notables, on est bien loin des objectifs escomptés. Lesquels sont articulés autour d'une stratégie qui implique protection, insertion sociale et économique et réaménagements juridiques. Mais il y a aussi fort à faire sur le flanc de la sensibilisation car la misogynie ambiante se nourrit de tenaces idées reçues.