La conférence nationale des universités, élargie aux instances de la recherche scientifique et du développement technologique, s'est ouverte, hier, sous la présidence du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Tahar Hadjar. Ordre du jour : exposition des propositions des conférences régionales et préparation de la prochaine rentrée universitaire. Le tout dans le cadre d'une approche participative devant permettre « à l'université algérienne de dépasser ses contraintes conjoncturelles et d'améliorer son rendement en termes de formation, de recherche et de service sociétal », a indiqué le ministre dans son intervention inaugurale. Première préoccupation du secteur, le système d'orientation et le traitement des fiches de vœux devant subir incessamment une révision qui se traduira par la réduction de nombre des vœux de dix à cinq, à condition d'y introduire une licence. Tahar Hadjar reconnaît que ce système avait suscité par le passé un « faible » taux de satisfaction auprès des universitaires. Pour preuve, 120.000 transferts ont été enregistrés l'année dernière. Cette problématique engendre une forte pression à l'occasion de chaque rentrée universitaire. Devant cet état de faits, le ministre a affirmé « qu'il est grand temps d'engager une réflexion autour de cette question en vue d'introduire des améliorations graduelles dans le système d'orientation en adoptant des critères plus appropriés, susceptibles d'augmenter les taux de satisfaction ». Un arrêté y afférent est en phase de préparation, souligne Hadjar. En complément à ce processus, le ministre a fait savoir que les offres de formation ont connu aussi un assainissement notamment en ce qui concerne les masters qui sont actuellement au nombre de 5000. Les licences ont été réduites de 6000 à 174, de même pour le doctorat qui devra subir prochainement une redéfinition dans le cadre des réformes entreprises dans ce sens. Tout en admettant l'existence de « défaillances » dans le secteur, le ministre s'est réjoui du fait que le système universitaire soit bien « outillé » pour pouvoir améliorer les prestations des universités. Il a tenu à préciser que le cadre législatif du secteur a été consolidé par la loi d'orientation sur la recherche scientifique et le développement technologique. La nouvelle constitution du pays a rehaussé également la place de la recherche en instaurant un conseil consultatif de la recherche scientifique et de la technologie. Revenant à la prochaine rentrée universitaire, le ministre prévoit la réception de 99.000 places pédagogiques et plus de 55.000 lits. En marge de cette rencontre, Hadjar a animé une conférence de presse dans laquelle il a affirmé que le système d'orientation effectif depuis 25 ans devra subir des améliorations soulignant que l'idéal serait de permettre aux bacheliers de choisir directement leurs vœux en fonction de leurs moyennes. En ce qui concerne le système LMD, il a fait savoir que des textes d'application devront intervenir au mois d'avril prochain dans le cadre d'un nouveau plan d'action susceptible de combler les manquements en ce sens. Evoquant la classification des universités, le ministre a reconnu que les organisations internationales qui font ce genre d'évaluation jugent de loin et ne prennent pas la peine de venir en Algérie pour constater ce qui se fait réellement dans nos universités. Par ailleurs, le ministre a reconnu que les œuvres universitaires sont dans un état catastrophique. D'où le besoin de les prendre en charge à l'occasion de la prochaine rentrée universitaire. Hadjar a tenu à rappeler que la création d'universités privées est tolérée à condition de respecter le cahier des charges élaboré à cet effet.