La pléthore de licences à l'origine d'une mauvaise visibilité de certains diplômes au niveau des secteurs utilisateurs ainsi que l'application des textes organiques de manière différente d'un établissement universitaire à l'autre, pour cause d'ambiguïté ou de mauvaise compréhension de la part de certains responsables, figurent parmi les dysfonctionnements liés à la mise en œuvre du système LMD. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, l'a reconnu, hier, à l'ouverture, au Palais des nations, de la conférence nationale des universités. Cette rencontre, élargie au secteur socio-économique, est dédiée à l'évaluation de la mise en œuvre du système LMD. C'est la première halte d'évaluation depuis sa mise en œuvre à la rentrée universitaire 2004-2005. Pour le ministre, cette conférence traduit « l'intérêt constant » qu'accorde l'Etat à l'enseignement supérieur en tant que générateur de tout développement de la connaissance, dont l'homme est l'essence et la finalité. Un principe consacré, selon le ministre, dans le projet de révision de la Constitution. « Le projet de révision constitutionnelle garantit les libertés académiques et la liberté de recherche scientifique dans le cadre de la loi et souligne le rôle de l'Etat dans la promotion et la valorisation de la recherche scientifique au service du développement durable », a-t-il précisé. La création d'un conseil national de la recherche scientifique et des technologies, proposée par le projet de loi, est, de l'avis du ministre, une étape supplémentaire de renforcement de l'édifice de la recherche scientifique et du développement technologique. « Ce projet garantit le droit à l'enseignement et sa gratuité dans le secteur public dans les conditions fixées par la loi et consacre le rôle de l'Etat à veiller à l'égal accès à l'enseignement et à la formation professionnelle », a souligné le ministre avant de mettre l'accent sur l'effort à fournir pour permettre à l'Université d'assumer pleinement son rôle. Il s'agit de relever les forces et les faiblesses enregistrées depuis la mise en œuvre du système LMD à l'effet d'en renforcer les acquis et d'en corriger les dysfonctionnements. Hadjar n'a pas manqué de rappeler que la pléthore de licences a amené les responsables du secteur à réviser les programmes de formation à travers la mise en place de socles communs pour les première et deuxième années de licence et rapprocher les programmes de la troisième année des spécialités voisines. Cette approche a permis de réduire le nombre de licences de 5.000 à 176. Une opération similaire est en cours d'application pour les diplômes de master dont le nombre avoisine les 5.000 intitulés. Pour les intervenants dans le secteur, l'heure est à l'approfondissement des réformes pour garantir un enseignement de qualité adapté aux besoins socio-économiques de la société et compétitif au plan international. La nouvelle vision doit, de ce fait, placer l'étudiant au cœur des réformes, l'impliquer dans la construction de son parcours universitaire et lui assurer une meilleure visibilité de son diplôme. C'est la finalité à laquelle tentent de parvenir les experts réunis à l'occasion de cette conférence. Le ministre se dit conscient de l'intérêt qu'accordent les entreprises économiques à leur relation avec le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Cette relation trouve, selon le ministre, toute son importance dans la conjoncture actuelle marquée par la réduction drastique des revenus provenant des hydrocarbures et la volonté des pouvoirs publics d'asseoir les bases d'une économie nationale compétitive. Une page web a été créée sur le site du ministère à l'intention de tous ceux qui veulent apporter leurs contributions. Toutes les propositions des partenaires et du grand public seront débattues au niveau des quatre ateliers sur l'amélioration de la qualité de la formation supérieure, la relation université-secteur économique, la gouvernance et la vie estudiantine.