Les pays voisins de la Libye (Algérie, Egypte, Soudan, Tchad, Niger, Tunisie et Libye) tiennent, aujourd'hui à Tunis, une réunion ministérielle. Cette rencontre à laquelle doivent prendre part le chef de la mission d'appui de l'ONU en Libye, Martin Kobler, les représentants de l'Union africaine et de l'Union européenne ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al Arabi, a été précédée, hier, par une réunion préliminaire des hauts fonctionnaires des pays participants. Cette 8e réunion, près de quatre mois après la précédente session d'Alger tenue le 1er décembre 2015, est « consacrée à l'examen des moyens propices au soutien du processus politique en Libye et au rétablissement de la paix et de la sécurité dans ce pays », lit-on dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cette réunion se penchera sur « les derniers développements en Libye et les efforts que déploient les pays voisins pour soutenir le processus politique conduit par les Nations unies dans le cadre de la mise en œuvre de l'Accord politique libyen signé le 17 décembre 2015 et de l'établissement du gouvernement d'union nationale à Tripoli », poursuit la même source. Les gouvernements de Tobrouk et de Tripoli contre l'installation du gouvernement d'unité Après la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye a sombré dans un climat d'instabilité politique et sécuritaire. Les efforts de la communauté internationale sont restés vains dans ce pays qui compte deux gouvernements et deux parlements opposés et qui fait face à une division politique avec deux pouvoirs politiques rivaux, l'un à l'ouest et l'autre à l'est, qui se disputent toujours la légitimité malgré l'annonce d'un gouvernement d'unité. Après l'annonce, jeudi dernier, du Premier ministre de cet organe, Faiz Esseradj, que son gouvernement sera dans la capitale Tripoli dans quelques jours, le gouvernement libyen installé à Tobrouk (est), a mis en garde, le lendemain, contre « le fait d'imposer le gouvernement d'unité », expliquant qu'une telle initiative augmenterait les divisions dans le pays. De son côté, le gouvernement de Tripoli avait affirmé, mercredi dernier, qu'il empêcherait le gouvernement d'unité de s'installer dans la capitale, estimant qu'un « gouvernement imposé depuis l'étranger ne bénéficiant pas du consensus des Libyens (...) n'a pas sa place parmi nous ». Ces deux pouvoirs s'opposent à la recommandation du Conseil de sécurité de l'ONU dont les membres ont récemment réaffirmé la nécessité que le gouvernement d'union nationale libyen siège dans la capitale Tripoli après la prise de mesures pour garantir sa sécurité. Les 15 ont, en outre, encouragé le Conseil présidentiel libyen à travailler rapidement à cette fin dans l'intérêt du peuple libyen. Ils ont aussi appelé les Etats membres de l'ONU à « cesser tout soutien et contact officiel avec des institutions parallèles qui prétendent être les autorités légitimes du pays, mais ne font pas partie de l'Accord politique libyen. Le Conseil de sécurité a affirmé faire l'écho de l'appel lancé par le Dialogue politique libyen à la Chambre des représentants afin qu'elle assume ses responsabilités dans la mise en œuvre des dispositions pertinentes de l'accord politique libyen, et au Conseil présidentiel pour qu'il prenne des mesures afin de commencer rapidement à travailler depuis la capitale Tripoli, conformément aux dispositions sécuritaires de l'accord politique libyen.