« Les membres du Conseil de sécurité ont tenu plusieurs réunions sur le Sahara occidental et la Minurso et ont exprimé de sérieuses préoccupations au sujet des développements » qui ont suivi ces mesures, a déclaré le président du Conseil de sécurité, Ismael Gaspar Martins. Le Conseil de sécurité a rappelé, dans cette déclaration, que les missions de maintien de la paix sont déployées par le Conseil de sécurité « pour mener à bien les tâches critiques du maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Le Conseil de sécurité a « pris note également de l'exposé du Secrétariat général de l'ONU sur l'impact du maintien de cette situation sur le fonctionnement effectif de la Mission ». Les membres du Conseil de sécurité ont souligné « l'importance d'aborder de manière constructive, globale et coopérative les circonstances qui ont conduit à la situation actuelle « afin d'agir et faire en sorte que la Minurso puisse reprendre sa pleine capacité à remplir son mandat » tel que prévu dans les résolutions du Conseil de sécurité. Le Conseil de sécurité, qui s'est réuni trois fois auparavant, s'est abstenu de faire une déclaration condamnant avec fermeté les décisions de Rabat. Les tiraillements internes l'ont empêché d'avoir une position unanime et forte contre le Maroc qui a procédé à l'expulsion de 73 membres des effectifs civils de la Minurso et qui s'est également attaqué, dernièrement, à la composante miliaire de cette Mission en fermant le bureau de liaison militaire de l'ONU à Dakhla dans les territoires occupés. Déployée depuis 1991 pour surveiller le cessez-le-feu dans les territoires occupés, la mission a réussi à apporter une certaine stabilité et baisser les tensions même si sur le terrain elle n'a pas satisfait les revendications légitimes du peuple sahraoui à savoir l'organisation d'un référendum d'autodétermination. Cette mission « est en péril », a prévenu le secrétariat général de l'ONU qui a accusé le Maroc de violer la charte des Nations unies. Le Maroc a dépensé 3,1 millions de dollars aux Etats-Unis en 2014 En ce moment de tensions entre le Maroc et les Nations unies, la présidente de la Fondation américaine Kennedy a indiqué que Rabat a dépensé 3,1 millions de dollars aux Etats-Unis en 2014 pour des opérations de lobbying visant à améliorer son image ternie par les violations quotidiennes des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Au cours d'une audition organisée mercredi dernier à Washington par la Commission Tom Lantos des droits de l'homme au Congrès américain sur le Sahara Occidental, la présidente de l'Organisation, Kerry Kennedy, a indiqué que les autorités marocaines empêchent toujours les défenseurs des droits de l'homme au niveau local de recenser les dépassements. Ces derniers considèrent qu'il est presque « impossible d'enquêter dans les territoires occupés par crainte de représailles ». À propos de la position américaine à l'égard du conflit au Sahara occidental, des Congressmen ont souligné, au cours de cette audition, que leur pays ne reconnaissait pas la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental qu'ils considèrent comme « un territoire non autonome en attente de décolonisation ».