Outre la participation des pays membres du FGCT et du Conseil de sécurité de l'ONU, l'atelier a regroupé des représentants d'une dizaine d'organisations internationales et régionales, dont l'Union africaine (UA), l'Union européenne (UE), la Ligue arabe, l'Organisation de la coopération islamique (OCI), ainsi que des pays de la région du Sahel. Les Etats de la sous-région du Sahel sont en train de revoir leurs législations nationales respectives pour améliorer la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme, a affirmé, jeudi dernier à Alger, le directeur par intérim du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), Idriss Mounir Lallali, en marge des travaux de l'atelier d'experts sur le « rôle de la justice pénale dans la lutte contre le terrorisme au Sahel », organisé par les groupes de travail sur le renforcement des capacités des pays de la région du Sahel. L'expert a affirmé que « l'UA continue de travailler avec les différents pays et les organisations internationales pour permettre la double incrimination des actes terroristes » qui consiste à condamner l'auteur de l'acte terroriste dans son pays d'origine ainsi que dans le pays où l'acte terroriste a été commis. A cela, a-t-il poursuivi, il y a eu la création de la plateforme judiciaire de coopération pour les pays du Sahel, qui est « un organisme qu'on ne trouve pas ailleurs, et qui peut servir de référence pour les autres régions du monde ». Messahel réitère l'engagement de l'Algérie aux côtés des pays du Sahel Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a réitéré l'engagement de l'Algérie à soutenir les pays du Sahel dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational, soulignant le caractère indivisible de la sécurité des pays. « En sa qualité de membre fondateur du Forum et de coprésident de son groupe de travail, l'Algérie ne ménage aucun effort pour que cette instance parvienne à mobiliser des synergies et des ressources qui puissent contribuer à rendre la stabilité et la sérénité à la région afin de permettre de se consacrer pleinement au développement socioéconomique », a-t-il poursuivi. Messahel a rappelé que la menace terroriste au Sahel se renforce avec l'élargissement continu du cercle de leurs activités criminelles, précisant que celle-ci se nourrit de plusieurs facteurs notamment « l'immensité de territoires très peu peuplés, la porosité des frontières et le manque de ressources dont souffrent les pays concernés ». Il a souligné l'importance qu'attache l'Algérie aux dimensions de lutte que le terrorisme et ses commanditaires imposent aux pays du Sahel en particulier la primauté de la loi qui doit rester la règle dans la lutte contre le terrorisme. « Si le terrorisme se distingue par sa sauvagerie, le représentant de l'autorité publique exerçant les prérogatives de maintien et de protection de l'ordre reste le porte-drapeau des valeurs identitaires nationales et des valeurs universelles », a indiqué Messahel. Pour le ministre, « il est nécessaire que l'Etat soit fort. Il devrait en être de même de ses institutions et de son arsenal juridique », a-t-il indiqué, soulignant que « la disponibilité en nombre et en formation et expertises qualifiées de praticiens dans les différents domaines de la lutte contre le terrorisme s'impose comme une exigence incontournable ». Messahel a précisé que les efforts déployés pour faire face à ce fléau en matière de législation pénale sont « méritoires et nécessitent d'être soutenus dans le respect de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale de ces pays ». Néanmoins, la réalité de lutte contre le terrorisme et la promotion de la coopération bilatérale, régionale et internationale restent encore « handicapées », a estimé Messahel, appelant « à agir dans l'intérêt d'une meilleure efficacité dans notre lutte commune contre le terrorisme », a-t-il conclu. Fin des travaux sur une note positive Les travaux de l'atelier se sont terminés sur une note « positive », ont jugé les participants qui ont plaidé pour une coopération régionale et internationale efficace à l'égard des cas de terrorisme, en assurant que chaque Etat doit être en mesure de reconnaître les lois pénales des autres Etats de la région, et que les demandes d'entraide juridique et les extraditions gagneront en efficacité. L'atelier, qui entre dans le cadre des efforts de l'Algérie dans la lutte antiterroriste au Sahel, vise à aider les Etats de la région à adopter des lois criminalisant le financement du terrorisme. Les experts ont souligné l'importance de faire des efforts additionnels afin de parachever l'élaboration de cadres juridiques de base. Des discussions ont eu lieu également sur les conventions et protocoles internationaux applicables et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU, visant à faire un tour d'horizon et une discussion sur les principales infractions pénales. Après cette réunion initiale, le groupe de travail sur le Sahel et le groupe de travail sur la justice pénale et l'Etat de droit organiseront une série d'ateliers ayant pour objet d'élaborer des solutions pratiques et efficaces et au besoin d'aider les Etats à rédiger des instruments juridiques pertinents pouvant être adoptés et mis à exécution par chaque Etat de la région.