Washington a dénoncé la situation extrêmement grave au Burundi. Le rapport de la Commission nationale indépendante des droits de l'homme (CNIDH) du Burundi le confirme, faisant état de 381 personnes tuées dans les violences armées, entre avril et décembre 2015. La dégradation de la situation a fait 400 morts et poussé plus de 250.000 personnes à quitter le pays. Le secrétaire d'Etat adjoint américain pour la démocratie, les droits de l'homme et le travail, Tom Malinowski, a déclaré samedi dernier à Bujumbura que les Etats-Unis étaient préoccupés par la situation sécuritaire du Burundi qui demeure extrêmement grave. Le diplomate américain a prôné un dialogue inclusif et inconditionnel pour mettre fin à la crise dans le pays. « Nous ne voulons pas voir une répétition des catastrophes qui ont eu lieu dans ce pays dans le passé et dans d'autres pays de la région. Les conséquences seront extraordinairement élevées pour les intérêts du peuple du Burundi », a déclaré Malinowski lors d'une conférence de presse, rappelant que les abus des droits de l'homme doivent s'arrêter. « Nous avons vu des détentions continues de personnes perçues comme sympathisantes de l'opposition et nous avons vu la multiplication des rapports sur la disparition de personnes », a-t-il souligné. Selon Malinowski, il y a des allégations crédibles sur la torture dans les maisons de détention et les actes sérieux de violences par des groupes armés. Il a appelé le gouvernement burundais à élargir le dialogue inclusif au niveau externe sous la médiation de la Communauté est-africaine (EAC), tout en soulignant que des décisions importantes concernant l'avenir du Burundi, comme la révision de la Constitution, doivent résulter du dialogue. Les Etats-Unis se sont opposés, vendredi dernier, à la proposition de résolution, soumise au Conseil de sécurité, visant à ouvrir la voie à une présence policière de l'ONU chargée d'apaiser les violences au Burundi. Ils se sont plaints de la façon, trop hâtive à leurs yeux, dont la proposition a été soumise au Conseil et ont réclamé plus de temps pour pouvoir l'étudier. « Je ne pense pas que l'on veuille voir l'ONU travailler avec le gouvernement du Burundi sur le désarmement », a souligné un diplomate américain au Conseil de sécurité. La proposition de résolution exige du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qu'il tienne des pourparlers avec le gouvernement burundais et l'Union africaine sur une présence policière internationale dans le pays, puis qu'il propose différentes options au Conseil de sécurité dans un délai de 15 jours.