Le processus de labellisation de la figue de Beni Maouche, un des produits phares des terroirs de Bejaïa, est en passe d'être achevé. Assise sur une réputation régionale bien établie, la figue de Beni Maouche a aussi bénéficié ces dernières années d'une campagne de promotion assidue de la part des producteurs de la région réunis en association, appuyés par les autorités et les services agricoles et, surtout, par le succès de leurs campagnes auprès des consommateurs. Cette dynamique a naturellement débouché sur l'ambition de la doter d'un label qui protège tout autant sa qualité, le savoir-faire des paysans, que son aire géographique. Sans aucune expérience dans ce domaine, sachant qu'il n'existe pas d'organisme certificateur en Algérie, c'est grâce à un projet de jumelage institutionnel lancé avec l'Union européenne, concernant l'installation d'un dispositif de reconnaissance des produits par les signes distinctifs liés à l'origine, que ce processus de valorisation a été initié. Ce système concernait trois produits : deglet nour de Tolga, l'olive de table de Sig et, bien sûr, la figue de Beni Maouche. Pour que la législation, explique Benhadji Smaïl, chargé du dossier labellisation à la direction des services agricoles de Bejaïa, se mette au diapason de ce nouveau dispositif, un décret sur la labellisation (n° 13/260) a été publié en date du 7 juillet 2013. Le comité de labellisation a, quant à lui, été installé le 30 juin 2015. L'élaboration du cahier des charges a été achevée et le dossier de labellisation a été déposé le 8 janvier dernier, suivi d'une période d'opposition qui a commencé le 17 février dernier et doit durer deux mois. Le processus de labellisation sera finalisé au terme de cette période, avec la réunion du comité de labellisation qui examinera le dossier au mois de mai, fera part de sa décision finale et le label octroyé. Il s'agira ensuite d'assurer le contrôle du respect du cahier des charges sur le terrain, une mission que devra prendre en charge l'association des producteurs, sous la supervision temporaire de l'ITAF, en attendant la mise en place d'un organisme certificateur. Le cahier des charges a été élaboré avec les producteurs et contient leur savoir-faire en la matière, traduit sous forme de clauses que chaque adhérent est tenu de respecter sous peine de voir sa production exclue du label, sachant, comme l'indique notre interlocuteur, que « le marché de la figue est encore plus intéressant que celui de l'huile d'olive ». Le territoire de la figue de Beni Maouche, tel que délimité actuellement, comprend 11 commune de Bejaïa et 10 autres situées dans la wilaya de Sétif. La délimitation géographique, en effet, ne se conforme pas aux limites administratives mais aux caractéristiques climatiques, des sols et des savoir-faire. Selon les statistiques communiquées par Benhadji Smaïl, le nombre de producteurs ayant adhéré à cette démarche sont au nombre de 241 à Bejaïa et 92 à Sétif, outre 4 transformateurs et 5 conditionneurs. La liste reste toutefois ouverte à toute nouvelle adhésion. Il faut savoir que Bejaïa compte une superficie de 10.302 ha dédiée à la figue, dont la production a atteint 295.000 q, parmi lesquels 73.590 q de figues sèches.