S'inspirant de la politique française de valorisation des produits agricoles et alimentaires, la législation européenne distingue entre l'Appellation d'origine contrôlée (AOC), l'Indication géographique protégée (IGP), la Spécialité traditionnelle garantie (STG) et le signe « AB » pour agriculture biologique. En Algérie, on en est à peine à songer à labelliser les produits du terroir. Le ministère de l'Agriculture, par l'arrêté n°1005/25 du 25 novembre 2008 fixant les modalités et procédures d'attribution des indications géographiques des produits agricoles, a ouvert la voie à une labellisation de ces fameux produits. Pour pouvoir bénéficier d'un label, il faut en faire la demande et se conformer à un cahier des charges définissant l'aire géographique, la réputation, la qualité, la superficie, la variété du produit, le nombre d'agriculteurs et certains autres critères. Un comité national siégeant au niveau du ministère de l'Agriculture se charge d'étudier les dossiers des intéressés. A titre d'exemple, le directeur des services agricoles de la wilaya de Béjaïa, que nous avons interrogé sur le sujet, affirme que deux produits de cette région sont en voie de labellisation ; il s'agit de la figue sèche de Beni Maouche et de l'huile d'olive de la variété « azerraj » de Seddouk. « Un label doit attester de la qualité, d'une origine et du respect de certaines normes », dit-il. Bouaziz Noui affirme que l'Etat était jusqu'à présent occupé à augmenter la production. La mise en place de coopératives agricoles et de groupements d'intérêt ainsi que la mise à niveau de beaucoup d'exploitations permet aujourd'hui d'envisager ce saut qualitatif qu'est la labellisation. Pour ne citer que le domaine de l'apiculture, la wilaya de Béjaïa est passée de 6000 ruches en 2004 à 36 000 en 2009. « Aujourd'hui, nous avons atteint un stade de maturité qui nous permet d'envisager la labellisation », affirme-t-il encore. Si chaque wilaya labellise un ou deux produits, il y aurait largement de quoi élargir la gamme existante.