Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) a indiqué, hier, que la décision des autorités marocaines d'expulser le personnel de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) des territoires sahraouis occupés « menace la sécurité régionale ». Le CPS de l'UA « condamne fermement la décision du Maroc d'expulser 84 fonctionnaires internationaux, y compris le personnel de l'UA et de la Minurso, ainsi que son refus de la visite du secrétaire général de l'ONU à Rabat et à Laâyoune occupée ». Cette décision constitue « un précédent dangereux et sape le mandat du Conseil de sécurité de l'ONU dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales », note le CPS dans son communiqué rendu public à l'issue d'une réunion sur la situation au Sahara occidental à Addis-Abeba. A cet égard, le CPS rappelle que « la présence et le fonctionnement de la Minurso découlent de la résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité des Nations unies ». Il souligne que la décision du Maroc « aggrave davantage l'impasse actuelle dans le processus de paix, ravive les tensions au Sahara occidental et menace la sécurité régionale à un moment où la communauté internationale se mobilise pour trouver une solution au conflit conformément à la légalité internationale ». Le CPS appelle le Conseil de sécurité de l'ONU à « assumer pleinement ses responsabilités afin d'exiger du Maroc l'annulation de sa décision d'expulser le personnel de la Minurso ». Il exhorte également celui-ci à « réaffirmer le mandat de la Minurso dans toute sa plénitude, y compris l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental », et souligne la nécessité pour la communauté internationale de « continuer à soutenir les efforts du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et son envoyé personnel, Christopher Ross, en vue de la concrétisation de la solution au conflit, conformément à la légalité internationale ». Par ailleurs, il félicite la Cour de justice de l'Union européenne (UE) pour sa décision rendue le 10 décembre 2015, annulant l'accord de commerce sur les produits agricoles et de la pêche, conclu en mars 2012 entre le Maroc et l'UE, en raison du fait qu'il inclut le territoire du Sahara occidental occupé.