La polémique entre le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le Maroc sera "en tête de l'ordre du jour" du déjeuner informel mensuel qu'il tiendra demain avec les membres du Conseil de sécurité, a indiqué son porte-parole, Stéphane Dujarric, qui a également indiqué que "le dialogue se poursuit avec le Conseil à ce sujet, ainsi qu'avec les autorités marocaines". Il a suggéré que les 15 pays membres de l'organe exécutif de l'ONU devraient clarifier leur position après une réunion infructueuse du Conseil jeudi soir. Stéphane Dujarric a révélé que le Maroc avait assoupli un peu sa décision d'expulser 84 membres de la Minurso, en leur accordant "quelques jours de plus", après avoir donné trois jours à ces experts civils pour partir. Pour rappel, le Conseil de sécurité, qui n'a pas réussi à adopter une position commune, a laissé à chacun de ses membres le soin de traiter individuellement avec le Maroc pour tenter d'apaiser cette querelle. A signaler qu'une nouvelle réunion du Conseil de sécurité s'est tenue vendredi soir à la demande des Etats-Unis pour examiner les mesures de rétorsion annoncées par le Maroc contre la Minurso, et clarifier la position du Maroc à l'égard des mesures transmises jeudi au secrétariat général de l'ONU concernant la réduction des effectifs de la Minurso. Par ailleurs, la Présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, a averti que la nouvelle attitude du Maroc relative aux mesures prises vis-à-vis de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental constituait "un précédent très dangereux qui remet en question le mandat du Conseil de sécurité de l'ONU dans le maintien de la paix et la sécurité dans le monde". "Mme Dlamini-Zuma a appris avec stupéfaction la décision de Rabat de réduire le personnel de la Minurso, y compris les éléments de l'UA", a indiqué l'organisation panafricaine dans un communiqué, mettant en garde contre un tel acte, tout en rappelant que "la présence et le fonctionnement de la Minurso au Sahara occidental sont conformes à la résolution du Conseil de sécurité 690 du 29 avril 1991". Pour la présidente de la Commission de l'Union africaine, la décision marocaine allait "compliquer davantage l'impasse actuelle dans le processus de paix, raviver les tensions au Sahara occidental, et menacer la sécurité régionale à un moment où la communauté internationale se mobilise pour trouver une solution définitive au conflit conformément à la légalité internationale". Merzak T.