A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé consacrée au diabète, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a déclaré que la prévention et la lutte contre le diabète sont élevées au rang de « priorité suprême ». Boudiaf a souligné que « l'Algérie a opté pour une lutte complémentaire contre les facteurs de risque. Un plan national stratégique multisectoriel est mis en place, en application du décret exécutif promulgué par le Premier ministre portant lutte contre cette maladie ».Parmi les mesures engagées dans ce sens, la formation de tous les intervenants de proximité dans la prise en charge des malades diabétiques dans l'objectif d'améliorer leurs aptitudes. Ceci a permis, depuis 2004, de former plus de 3.100 médecins généralistes, 90 médecins généralistes spécialisés en diabétologie et 60 diabétologues. Au titre du même plan national, des foyers pour diabétiques ont été créés au niveau des sièges des wilayas et un guide de bonnes pratiques préconisées a été élaboré au profit des praticiens du domaine. Le diabète, qui continue d'affecter des dizaines de cas par an, constitue un lourd fardeau pour l'Etat et la société sur les plans économique et social. Le directeur général de la Caisse nationale de la sécurité sociale des travailleurs salariés (Cnas), le Dr Tidjani Hassan Heddam, a indiqué que « les arrêts de travail pour les diabétiques ont atteint en 2015 une moyenne de 60 jours ». Les 20.894 diabétiques affiliés à la Sécurité sociale, soit 2,5% des personnes atteintes de diabètes, ont bénéficié d'arrêts de travail en 2015, avec une moyenne de 60 jours pour chacun. Selon le directeur général de la Cnas, « les indemnités journalières versées aux diabétiques avaient atteint près de 1.314.000 DA, soit un taux de 9,2% de l'ensemble des indemnités journalières versées aux bénéficiaires, estimées à 14.225.596 ». Limonades, jus et yaourt, les ennemis à combattre Outre le souci d'une bonne prise en charge médicale et la sensibilisation aux complications de cette pathologie à travers une éducation sanitaire afin d'améliorer l'état de santé du diabétique et une réduction des coûts des soins, les associations de protection des consommateurs mènent un combat sans relâche contre les producteurs de boissons et yaourts. A l'image de l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (Apoce) et de la Fédération nationale de protection des consommateurs. Pour le président de l'Apoce, Mustapha Zebdi, « depuis deux ans, l'association a recommandé aux producteurs de diminuer le dosage du sucre dans les boissons et les sodas. Un opérateur a tenté de baisser le taux, mais cela a été un échec vu que les Algériens aiment tous ce qui est sucré ». Zebdi, tout en reconnaissant que « l'intérêt commercial n'est toujours pas compatible avec les impératifs de santé publique », a prôné « l'instauration d'un consensus ». Et demande aux autorités publiques de fixer des seuils pour la teneur en sucre. La limonade et le soda en remplacement des fruits, hors de portée pour les bourses moyennes, continueront à garnir nos tables. Ceci fera dire au président de l'Apoce que « le combat n'est pas facile au point où nous sommes entrés en conflit avec des producteurs, mais l'intérêt du citoyen est primordial ». Dans ce sens, l'Apoce prépare une campagne de sensibilisation à l'adresse des citoyens sur la « dangerosité des boissons exposées au soleil d'autant que l'utilisation du plastique dans l'emballage est à déconseiller car cancérigène ».Même combat, même prise de position pour la Fédération nationale des consommateurs. Son directeur exécutif, Mohamed Toumi, a affirmé que « la sonnette d'alarme a été tirée depuis des années. Un avis de presse à l'intention des producteurs les conviant à baisser le taux de sucre dans la fabrication des limonades a été publié. Une publication qui nous a valu les félicitations de la FAO tant l'enjeu est important et concerne la santé des citoyens ». Lors d'une table ronde, le président de l'Association des producteurs algériens de boissons (APAB), Ali Hamani, a fait savoir que le décret qui limite l'utilisation du sucre à entre 110 et 120 g par litre d'eau est appliqué. Ce décret est pour Mohamed Toumi « obsolète et ne reflète pas la politique de prévention prônée par les pouvoirs publics ». Il estime qu'il est nécessaire de changer les habitudes alimentaires et pour cela la prévention doit débuter avec les petits à l'école. Dans cette perspective, le projet d'organiser une campagne de sensibilisation dans les établissements scolaires a été retenu. Mais la tutelle de l'éducation n'aurait pas répondu aux sollicitations de la fédération, selon le responsable de l'association des consommateurs.