Photo : Slimene S.A. «L'Alliance pour le changement en Algérie» vient de faire sa première apparition sur la scène politique nationale à l'initiative du mouvement El Islah qui a réussi à regrouper autour d'une même cause de nombreuses formations politiques et des organisations syndicales. Le but étant de débattre, sur une même table, de moult propositions en vue de «faire sortir le pays du gouffre» pour reprendre les termes de M. Djamel Benabdeslam, secrétaire général dudit mouvement ayant procédé hier à l'ouverture officielle de cette rencontre organisée à la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda. Le Mouvement pour la prédilection et le changement, le mouvement El Infitah, le mouvement MJD, les syndicat des travailleurs de l'Education, le syndicat du personnel de l'administration et celui de la formation professionnelle, l'ex-chef du gouvernement M. Ahmed Benbitour, M. Tahar Ben Baibeche… autant de partis et de personnalités ayant adhéré à cette initiative, ont été de la partie lors de cette conférence nationale, précise Benabdeslam d'entrée, en soulignant, pour lever toute ambiguïté sur la démarche, que les initiateurs ne sont ni «avec» ni «contre» personne et leur action constitue «la première pierre d'un édifice à construire avec la contribution de tous». Ce qui signifie que cette initiative est ouverte à toutes les parties souhaitant «un changement pacifique pour le pays, pour que l'Algérie soit un Etat de droit, de liberté et surtout de justice sociale». D'après le conférencier, l'Algérie n'est pas à l'abri des agitations qu'ont connues l'Egypte ou la Tunisie, étant donné que la tension est toujours de mise. Une chose est sûre, indique M. Benabdeslam, «nous sommes arrivés au point de vouloir regrouper toutes les forces vives de la nation pour répondre à l'appel du peuple épris de paix et de stabilité économique et sociale». Et pour cause, «une équipe de dirigeants s'est donnée le droit de s'accaparer du pouvoir, sous le titre de l'injustice sociale et de la corruption économique». Cette partie ayant «tout verrouillé» doit assumer aujourd'hui l'entière responsabilité de n'avoir pas opté pour le dialogue, dira-t-il en déplorant la «gouvernance à sens unique ayant fait naître un nouveau-né malformé appelé le régionalisme, le chômage, la pauvreté, la délinquance…». A l'adresse de ce pouvoir, il lancera : «Vous avez échoué alors l'heure du changement a sonné». Avant d'affirmer en guise de solutions, qu'il faudrait opter pour «des réformes profondes, à débattre entre hommes politiques sur une même table dans des salles fermées de l'avenir du pays, au lieu de brûler à tort nos institutions». Il faut préciser dans ce cadre que les parties intégrantes de cette alliance se sont succédé à la tribune pour faire des propositions, dont celle du mouvement El Islah ayant plaidé pour une charte des libertés et des droits en Algérie et Benbitour ayant opté pour la révision de la Constitution et la mise en place d'une équipe de protection de la nation. Des termes nouveaux émanant de personnalités connaissant parfaitement bien les rouages du pouvoir. A noter que M. Djamel Benabdeslam a tenu à préciser devant l'assistance que le mouvement El Islah ne compte pas prendre part à la marche du 12 février. Il justifie à ce titre que sa formation s'est tracée une feuille de route et un programme d'action qui sera mise en œuvre graduellement. Mais actuellement, dira-t-il, «les marches ne constituent pas une priorité pour le mouvement». Cependant, M. Benabdeslam appelle les autorités publiques pour autoriser cette marche, en lui imputant la totale responsabilité en cas de dérapages en matière de protection des biens publics et privés. El Islah valorise toutes les contributions pacifiques et légales appelant à un changement en Algérie, conclut-il.