Le ministre a réfuté toute « surenchère » susceptible de remettre en cause la position « historique » de l'Algérie concernant la lutte antiterroriste. Louh a déclaré que contrairement à beaucoup de pays, « la législation algérienne a défini le concept du terrorisme, ses crimes et ses pénitences ». « Nulle ambiguïté » à ce sujet, soutient-il, en rappelant que l'Algérie a acquis une expérience pionnière dans ce domaine qu'elle a engagée « seule » durant la décennie noire. « L'Algérie connaît très bien le terrorisme et ses conséquences. Tous les politiques et les officiels n'ont eu de cesse d'expliquer la politique algérienne antiterroriste, et ce, en application du programme du président de la République », affirme-t-il, en rappelant que l'approche algérienne ne fut pas seulement « sécuritaire ». Preuve en est, le projet de la réconciliation nationale ayant prouvé aujourd'hui son efficacité par des résultats concrets. « Comment expliquer ces déclarations niant une réalité palpable ? », s'interroge Louh en faisant remarquer que le projet portant code pénal a traité la question de l'interdiction du déplacement des personnes que « nul n'a évoquée par le passé alors que de nombreux citoyens en souffraient ». Aujourd'hui, cette interdiction exécutée autrefois hors du « cadre judiciaire » doit passer par une décision de justice. Par ailleurs, Tayeb Louh a précisé que les prisons ne sont pas « des espaces d'excursion » pour permettre à n'importe qui d'y accéder. Il s'agit d'une institution pénitentiaire dont la gestion est soumise à des règles précises. « Je ne représente pas le pouvoir judiciaire » Concernant les affaires colportées dernièrement par la presse dont celle concernant l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, Louh a été catégorique : « Aucun principe constitutionnel n'indique que le ministre de la Justice représente le pouvoir judiciaire. » De son point de vue, toutes les affaires de justice sont traitées en toute indépendance et loin d'une quelconque interférence, en application des lois en vigueur et du principe de la séparation des pouvoirs. « J'ai défendu l'indépendance du pouvoir judiciaire durant les années 1990 et je continue à le faire dans le cadre du programme présidentiel. Aujourd'hui, nous sommes passés à la consécration de cette indépendance », lance-t-il en précisant que nul n'intervient dans ce processus. Le ministre de la Justice a affirmé que « les principes constitutionnels sont indiscutables ». D'où le besoin de respecter la « présomption d'innocence », indique-t-il. « Laissons la justice faire son devoir sans interférence. Citer les noms des juges est quelque chose de dangereux, d'autant que leur mission est totalement indépendante. Si chacun d'entre nous s'érige en juge, les choses deviendront insoutenables », dira-t-il. Le ministre a expliqué, à ce titre, que le but que s'est fixé la nouvelle Constitution du pays « est de rendre au pouvoir judiciaire son indépendance absolue ».