évaluer le marché de déstockage, assurer une production pour l'arrière-saison (primeur) et anticiper la prochaine saison notamment pour maîtriser les prix, sont les principaux axes traités par les professionnels de la filière pomme de terre lors de leur réunion de travail avec le conseil national interprofessionnel de cette filière, tenue jeudi dernier au siège du ministère de l'Agriculture. Selon Kamel Chadi, secrétaire général du ministère de tutelle, le secteur est en phase de préparation de la saison de production du mois de juin. L'exercice 2016, dira-t-il, est une phase expérimentale en termes d'exportation issue d'une demande du marché extérieur. La transformation de la pomme de terre, a précisé l'expert, a connu une forte hausse allant de 1,6 million de tonnes en 2009 à 4,6 millions de tonnes en 2014 jusqu'à doubler en 2016. « Comment s'organiser pour affronter l'opération d'exportation inscrite dans le cadre de la politique du développement de la production hors hydrocarbures ? » s'est-il interrogé. Il s'est félicité, dans ce sens, du fait que la demande est de 25.000 tonnes dont 20.000 tonnes ont déjà été exportées. « Nous sommes dans une période de soudure et de stabilité des prix de la pomme de terre », dira-t-il. Selon Chadi, 60.000 tonnes de pomme de terre ont été stockées pour stabiliser les prix sur le marché. Pour Sahraoui Benallel, directeur de l'Oneflec, le prix de la pomme de terre déstockée oscille entre 15 et 20 DA chez l'agriculteur alors que celle « fraîche » va de 30 à 34 DA. Selon lui, 13 wilayas dont Ghardaïa, pour la première fois, ont stocké le tubercule. Cette rencontre a notamment été une occasion pour les professionnels d'exposer leurs contraintes relatives au coût des charges et aux taxes. Cette rencontre vise à faire le point sur les conditions de déroulement de la campagne d'arrière-saison de pomme de terre. Vers la révision du système de régulation Un travail d'évaluation du système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac) de la filière pomme de terre est entamé au ministère en collaboration avec d'autres secteurs (Commerce, Industrie, Finances). Un premier bilan de fonctionnement du Syrpalac relève l'impact positif sur la hausse de la production de pomme de terre de consommation. Ainsi, l'élargissement des instruments de régulation de la filière en plus du stockage en frais, par la transformation et la promotion à l'export, permettront de consolider les excédents structurels réalisés en production de pomme de terre de consommation et garantir ainsi un développement et une modernisation de la filière. Un projet de révision du système de régulation est en cours de discussion avec les professionnels. D'autres mesures sont prises pour la modernisation de la filière pomme de terre et consolider les résultats encourageants réalisés en matière de production, de valorisation et d'exportation de la pomme de terre et de réduction des importations de la semence.