« Il est temps d'engager des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l'autodétermination du peuple du Sahara occidental », a-t-il indiqué dans son rapport qui sera examiné le 27 du mois en cours d'après des diplomates onusiens. M. Ban a réaffirmé que la solution politique doit impérativement inclure la résolution du conflit au Sahara occidental, regrettant le blocage du processus politique entamé en 2007 qui n'avait pas, alors, réussi à ouvrir la voie à de véritables négociations. La difficulté fondamentale qui a empêché l'aboutissement de ce processus réside dans le fait que le Maroc a toujours unilatéralement « considéré son plan d'autonomie comme seule base pour les négociations », a-t-il indiqué. Le chef de l'ONU a rappelé à ce titre que la Minurso a été créée par le Conseil de sécurité pour surveiller le cessez-le-feu et organiser un référendum d'autodétermination mais l'expulsion de sa composante civile par le Maroc a empêché cette mission de maintien de la paix de l'ONU d'effectuer ses fonctions. Il a à rappeler, dans ce sillage, que le Maroc a expulsé plus de 80 membres de la composante civile de la Minurso comme mesure de rétorsion contre le SG de l'ONU qui a qualifié d'« occupation » la présence marocaine au Sahara occidental, considéré par les Nations unies comme territoire non autonome. L'incapacité de la Mission à exécuter ses tâches entraînerait, à court et à moyen termes, des conséquences importantes sur la stabilité de la région et sur la crédibilité des opérations de maintien de la paix du Conseil de sécurité et des Nations unies, a averti M. Ban, qui s'est dit « très profondément préoccupé » par la situation sécuritaire dans les territoires sahraouis occupés. « La sécurité dans ces territoires risque de se détériorer avec cette crise qui a fortement impacté la mission de surveillance du cessez-le-feu de la Minurso », a-t-il mis en garde appelant le Conseil de sécurité à rétablir le mandat de cette Mission afin d'éviter de créer un précédent pour le reste des opérations de maintien de la paix de l'ONU dans le monde. Ban Ki-moon, qui a recommandé de proroger le mandat de la Minurso jusqu'au 30 avril 2017, a précisé qu'il y aura risque d'une rupture de la trêve et d'une reprise des hostilités si cette mission est contrainte de quitter les territoires sahraouis occupés. Pour lui, compte tenu de l'absence de progrès dans le processus de règlement du conflit au Sahara occidental, « les efforts de l'Organisation des Nations unies à travers les actions de mon Envoyé personnel, de la Minurso et des organismes présents sur le terrain restent très importants ». Pour maintenir la Minurso, Ban Ki-moon a fait savoir qu'il avait soumis un projet de budget de 54,3 millions de dollars pour couvrir les besoins en financement de cette mission durant la période allant de juillet 2016 à juin 2017, un montant qui est en hausse par rapport aux 51,1 millions de dollars alloués entre juillet 2015 et juin 2016. Le SG de l'ONU a évoqué dans son rapport la nécessité de « maintenir une compréhension indépendante et impartiale de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental », en appelant le Maroc à renforcer sa coopération avec le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.