La Présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, a dénoncé l'expulsion par le Maroc des membres de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), soulignant que la décision de Rabat constitue « un précédent dangereux ». Mme Dlamini-Zuma a adressé en date du 13 avril une lettre au Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, ainsi que le communiqué de la 588e réunion du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'UA sur la situation au Sahara occidental, indique un communiqué de l'organisation panafricaine. « Dans sa lettre, la présidente de la Commission de l'UA félicite M. Ban Ki-Moon pour sa récente visite » dans la région, ajoute le texte. « Elle regrette », poursuit-on, « le fait que le Maroc n'ait pas accepté de recevoir le SG de l'ONU et de l'avoir empêché de visiter le siège de la Minurso dans la ville occupée de Laâyoune, capitale du Sahara occidental occupé. » Dans ce contexte, Nkosazana Dlamini-Zuma rappelle que « le Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA avait condamné la décision du Maroc d'expulser 84 fonctionnaires internationaux de la Minurso, y compris le personnel de l'UA, ainsi que d'avoir empêché le secrétaire de l'ONU de visiter Rabat et Laâyoune occupée. » « Cette décision du Maroc constitue un précédent dangereux en ce qu'elle constitue un affront et un défi pour le Conseil de sécurité de l'ONU et une atteinte à son mandat de maintien de la paix et de la sécurité internationales », souligne-t-on dans le communiqué. « La Présidente de la Commission de l'UA indique que l'action du Maroc d'empêcher Ban Ki-moon de se rendre dans la région, ajoute à l'impasse actuelle du processus de paix, attise les tensions au Sahara occidental et menace la sécurité et la stabilité régionales, au moment où la communauté internationale se mobilise pour trouver une solution au conflit du Sahara occidental, conformément aux résolutions pertinentes de l'UA et du Conseil de sécurité de l'ONU. » Elle rappelle que le CPS a exhorté dans sa décision le Conseil de sécurité de l'ONU à assumer pleinement sa responsabilité en la matière, en agissant conformément au Chapitre VII pour exiger du Maroc qu'il annule sa décision d'expulser le personnel de la Minurso. Il a aussi mis l'accent sur « la nécessité pour la communauté internationale de poursuivre son soutien aux efforts en cours et à ceux de l'envoyé personnel, Christopher Ross, pour parvenir à résoudre ce conflit conformément à la légalité internationale. »