Photo: Horizons. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a vivement tancé certains cadres de son département, à l'occasion de la réunion d'évaluation trimestrielle de contrats de performance du renouveau agricole et rural. «Je n'accepterai aucun argument fallacieux, vous avez tous les moyens de booster l'agriculture au plus haut niveau, mais certains d'entre vous sont encore à la recherche d'arguments». C'est en ces termes qu'il s'est adressé aux responsables de wilayas, de Chambres d'agriculture et autres responsables du secteur. Le ministre les a notamment sommés de trouver les causes de la frénésie que connaît l'importation dans certaines filières, alors que ces dernières enregistrent, au même moment, des records de production. «Je me demande pourquoi la wilaya d'Adrar est classée première en production de la pomme de terre alors que les wilayas limitrophes, telles que Ghardaïa et Ouargla, qui jouissent des mêmes conditions climatiques, sont le ventre mou de la liste», s'est-il interrogé. A ce sujet, le ministre a invité tous les responsables « qui ont failli à leurs devoirs» de se rapprocher auprès des conseillers de l'agriculture et de chercher ensemble les mécanismes permettant de développer la filière. Ce n'est pas uniquement ces deux wilayas qui ont enregistré de mauvais résultats, le ministre a cité également la wilaya d'Ain Defla, connue pour la fertilité de ses terrains et la production du tubercule comestible. «Au lieu de chercher à développer la pomme de terre dans d'autres régions du pays, Ain Defla nous a surpris. Nous devons des explications aux responsables». Par la même occasion, le ministre n'a également pas hésité à féliciter «les bons élèves» parmi les représentants de wilayas présents. Constantine a ainsi été érigée en exemple, grâce à ses bons résultats. En citant la production de la tomate, M. Benaïssa a indiqué que «personne ne s'attendait à de telles performances dans la wilaya de Skikda». En indiquant plusieurs cas similaires, le premier responsable du secteur de l'agriculture déclare que «la carte agricole de l'Algérie est en train d'évoluer». Au sujet du programme d'évaluation trimestriel des contrats de performance du renouveau agricole et rural entrepris par le ministre lui-même, M. Benaïssa a indiqué qu'elles ont permis au moins la maîtrise des programmes de renouveau et de développement. En effet, au même titre que les rapports statistiques, ces évaluations constituent de véritables tableaux de bord pour la mise en œuvre des programmes de développement tous azimuts, ou du recentrage cher au ministre. Pour la saison 2010/2011, le ministre a exhorté l'assistance à ne pas ménager les efforts pour garder le cap de l'augmentation de la production. M. Benaïssa appelle à axer l'activité de 2011 sur la mise en place progressive de systèmes de régulation pour les produits de large consommation, le lancement d'un programme ambitieux du renforcement des capacités humaines et d'assistance technique (PRCHAT) et le renforcement des dispositifs de protection phytosanitaire et zoo sanitaires permettant le développement des programmes d'action sur le terrain. Elles seront également axées sur le renforcement de la protection et de la valorisation du patrimoine foncier agricole pour préserver notre base de sécurité alimentaire, la sécurisation des agriculteurs et la promotion des investissements au niveau des exploitations agricoles. Pour ce faire, il s'agira de réussir la nouvelle loi fixant les conditions et les modalités d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat et de l'installation des structures locales et régionales de l'Office national des terres agricoles (ONTA).