Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural Rachid Benaïssa a réclamé, hier, auprès des cadres de son secteur, lors de la réunion d'évaluation trimestrielle, l'élaboration au plus vite des inventaires des biens agricoles. Le ministre a fixé une date butoir pour les responsables des directions de services agricoles de wilaya pour la remise des inventaires. «Vous avez le temps jusqu'à la fin du mois pour finaliser vos rapports d'inventaires, et vous avez jusqu'à la fin du mois de février pour la remise des inventaires», a-t-il déclaré. Le ministère veut voir plus clair et permettre une utilisation rationnelle et efficace des biens et infrastructures du secteur dont un grand nombre est à l'abandon total. Benaïssa a affirmé dans ce sens que l'élaboration d'inventaire au niveau de 9 wilayas du pays a permis aux responsables de son département de constater qu'un nombre important d'infrastructures agricoles (des coopératives notamment) se trouvent abandonnées par les collectivités locales et les structures agricoles concernées, pourtant des dispositifs d'aides pour leur remise en exploitation et pour leur réhabilitation existent. «On a constaté que certains cadres de ces wilayas méconnaissent complètement les textes portant sur des aides pour la réhabilitation de ce genre de structures». Le ministre a préconisé dans ce sens une remise en état d'une bonne partie de ces infrastructures. «Il faut être rationnel, en utilisant d'abord ce qui existe déjà, pour penser ensuite à créer de nouvelles infrastructures, selon les besoins du secteur», a-t-il recommandé. En évaluant avec ses cadres la mise en oeuvre des contrats de performance, wilaya par wilaya, et en évaluant la mise en oeuvre des contrats de performance du renouveau de l'économie agricole, le ministre a affirmé que l'année 2009 a été exceptionnelle notamment en matière de production céréalière. Et d'ajouter, sans donner des chiffres, que le taux de croissance «est élevé». Le ministre a souligné qu'«il ne faut pas s'arrêter à des évaluations globales et d'aller plutôt vers les détails, comme qui a produit plus et qui a produit moins pour chercher des solutions, s'il le faut». Interrogé quant aux déclarations du ministre des Ressources en eau Abdelmalek Sellal sur la nécessité d'inciter l'agriculteur de payer l'eau, Benaïssa affirme qu'«on est encore très loin pour parler de paiement». Il explique: «En principe, l'eau doit être payée par tout le monde y compris par les agriculteurs pour préserver cette source de vie, mais il faut penser d'abord à l'organisation. Il faut assurer d'abord de l'eau aux agriculteurs en quantités suffisantes et à temps. Il faut également placer des compteurs sur les forages pour pouvoir mesurer l'exploitation du forage et il faut tout simplement avoir la capacité d'organiser et de gérer cette question, pour parler ensuite de paiement. Je pense qu'on est encore loin». Pour le ministre, le débat aujourd'hui ne tourne pas sur la possibilité de faire payer les frais de l'eau aux agriculteurs, mais plutôt «comment l'agriculteur peut utiliser l'eau d'une façon rationnelle et économique ?».