La course à l'investiture républicaine et démocrate est bien partie pour connaître son épilogue plus tôt que prévu. Il est admis que le cap des 5 primaires, prévues demain, s'avère décisif autant pour le favori républicain Donald Trump, que pour la démocrate Hillary Clinton, déterminés à asséner le coup de grâce à leurs concurrents loin de lâcher prise. Le sénateur du Vermont, confiant son désarroi sur la perte de la bataille des primaires dans ce qui semble être son champ de prédilection, le « vote des pauvres », sera-t-il amené à jeter l'éponge ? L'ancienne secrétaire d'Etat, rêvant du destin de la première femme occupant le bureau ovale, entend creuser l'écart dans les 5 nouvelles primaires (Connecticut, Delaware, Maryland, Pennsylvanie et Rhode Island) en lice où elle est donnée gagnante par les sondages. Si tel est le cas, soit une victoire dans les 5 Etats du Nord-Est, la longue route pour la consécration finale à la convention démocrate à Philadelphie (Pennsylvanie), en juillet prochain, est certaine pour Hillary Clinton qui, selon le professeur Terry Madonna, du Franklin and Marshall College en Pennsylvanie, sera confrontée à la seule question de savoir « à quel moment elle va engranger le nombre magique » de délégués pour obtenir la majorité absolue. Tout l'enjeu pour son coriace rival sera assurément de négocier au mieux le droit de s'exprimer lors de la convention d'investiture. Dans le camp républicain, la convention de Cleveland, prévue en juillet, risque, selon les observateurs avertis, d'être plus « disputée ». Face à la défiance de l'establishment républicain, Donald Trump, qui mène jusque-là largement le bal, est tenu d'assurer la majorité absolue des 1.237 délégués pour éviter le risque d'une destitution forcée ? Le ton est donné par le président du comité national républicain, Reince Priebus. Devant les délégués républicains de Floride, il a fixé le seuil inévitable pour l'heureux élu. « Presque n'est pas suffisant », a-t-il asséné en allusion au candidat Trump dénonçant le système de désignation de délégués qu'il accuse d'être truqué en sa défaveur. La ligne droite a imposé la mue du candidat républicain honni et néanmoins décidé « d'évoluer vers une phase que l'on attendait mais pour laquelle il n'était pas prêt », selon son directeur de campagne, Paul Manafort. Cette « évolution plus professionnelle » est assimilée par son rival Ted Cruz à un délit de mensonge. Il se dit convaincu que Trump ne peut pas arriver à la convention républicaine avec la majorité absolue. Cette appréciation est également partagée par le professeur Terry Madonna, annonçant un manque à gagner compris entre 25 et 100 délégués pour le candidat Trump à la fin du processus des primaires.